Un magicien chez les nobles

Nous nous trouvons à présent sur le port de l'île de Shell Town, connue pour abriter le quartier général de la Marine à East Blue. Mangax sortit du ferry qui venait de le déposer, posant ainsi les pieds sur le quai. Le monde s'activait autour de lui, déposant les cargaisons, chargeant les bateaux, revenant de la pêche. Le magicien semblait étrangement faire tâche dans le paysage avec son costume étrange aux couleurs bien distinguées. Cette pensée le fit sourire. Un magicien rentrait rarement dans le paysage.

Sur cette idée, il se mit en route et quitta le port pour se diriger dans le centre ville afin de trouver une auberge. Ce n'était pas la première fois qu'il venait sur cette île et il savait donc où aller pour loger et se restaurer. C'est grâce à cela que cinq minutes plus tard, il fut devant « l'auberge du vieux marinier ». C'était, de son point de vue, la meilleur auberge de l'île. Aussi bien pour les lits confortables que pour la nourriture excellente...et que pour leur prix honnêtes du point de vue du radin.

À son arrivée, une petite femme grassouillette au visage chaleureux vînt aussitôt à sa rencontre. Il s'agissait de la propriétaire de l'établissement. Elle savait que le jeune magicien était un habitué de son auberge et lui donnait toujours la même chambre. Les prix n'avait pas changés depuis la dernière fois que Mangax était venu et celui-ci régla donc sa chambre pour la nuit ainsi qu'un repas qu'il comptait bien prendre tout de suite.

S'asseyant donc à une table, il commanda un plat du jour qui arriva très vite. Il s'agissait d'une blanquette de veau. Le jeune homme n'étant pas du genre à trainer à table, il fut rassasié rapidement et sortit donc dehors, pour exercer son métier.
Le soleil était beau, le vent doux. Un temps à faire sortir les gens de chez eux. Parfait. L'après midi était à peine entamée, les gens seraient nombreux dans les rues à cette heure. Le magicien arriva sur la place quelques minutes plus tard. Il fouilla l'endroit du regard et se dégota rapidement un carton assez grand et haut ainsi qu'une place propice pour faire ses tours. Il retourna la caisse et sortit un jeu de cartes. Il les brassa et commença à les distribuer sur son support de fortune. Les passants commencèrent à s'arrêter peu à peu. Bien. Première étape : attirer l'attention. Cela était fait. Le seconde consistait à assurer le spectacle et donc à contenter et à fidéliser le public.

D'un geste de la main, Mangax invita une jeune femme à s'approcher. Cette dernière rougit et s'avança. Il est vrai que le magicien aimait charmer et ce jour là n'échappait pas à la règle. Il savait qu'il était séduisant et en abusait souvent pour faire ses tours. Après tout, il s'agissait là d'un atout : pourquoi ne pas s'en servir ?

Il tendit donc une pile de cartes à la jeune femme en lui indiquant qu'elle pouvait prendre celle qu'elle désirait dedans mais ne devait surtout pas lui montrer. Cette dernière obéit et, d'une main tremblotante, saisit une carte au hasard. Elle la regarda et sous demande de Mangax la montra aux gens derrière elle. Remettant dans la pile, le magicien reprit les cartes qu'il mélangea, distribua, re-mélangea et redistribua. Il sépara ensuite le tout en quatre tas puis les ré-assembla pour qu'ils n'en forment plus qu'un et distribua encore les cartes. Finalement, il refit une pile et les étala élégamment. Il en sortit alors une qu'il ne regarda pas et la montra à la jeune femme.

« Neuf de trèfle, n'est-ce pas ? »

Cette dernière ainsi que le public fit les yeux ronds. Il s'agissait en effet de la bonne carte. Sortir la carte comme cela et sans la regarder après avoir tout mélangé et re-mélangé de façons si surprenantes ; eh oui, vous n'avez pas affaire à un magicien de pacotille !
Ce dernier remercia la jeune femme en faisant apparaître une rose blanche derrière son oreille. Définitivement conquise, cette dernière recula en contemplant la fleur avec adoration.

Le spectacle improvisé ne faisait cependant que commencer. En effet, Mangax avait prévu d'autres tours bien plus spectaculaires que celui de la carte. Il allait cependant commençant doucement, comme à chaque fois. Il ne fallait pas se presser mais plutôt profiter des spectacles qu'il donnait. C'est à cela qu'on sentait que le magicien aimait son métier.

Le public semblait impatient de savoir quel tour il allait leur jouer à présent. Le jeune homme sortit alors de son chapeau trois gobelets qu'il aligna ainsi qu'une jolie bille couleur fuchsia. Il montra le tout au public et plaça la bille sous le gobelet de droite de façon à ce que tout le monde le voit. Le magicien s'apprêta alors à mélanger le tout quand...

« Mr Onoïchi, vous êtes prié de nous suivre immédiatement. »

Stoppant son mouvement, Mangax leva les yeux vers son interlocuteur sans se départir de son sourire charismatique. La personne qui lui avait parlé était de toute évidence un marine. De plus, il n'était pas seul. Il était accompagné d'une demi-douzaine d'hommes. L'homme au chapeau évalua rapidement la situation. Il n'avait pour le moment rien fait qui puisse lui valoir une arrestation. Et puis, l'officier qui lui avait parlé ne lui avait donné aucun ordre, il lui avait juste « prié » de la suivre. Si on y réfléchissait, il s'agissait plus d'une escorte que d'une arrestation.

« Aucun soucis, laissez moi dix secondes. »

S'en suivit aussitôt les protestations du public qui se faisaient déjà bien vives lors de la demande du marine. Le jeune homme s'empressa donc de les rassurer en leur promettant de revenir très bientôt pour finir le spectacle. Il rassembla ensuite dans son chapeau le peu d'affaires qu'il avait sorti puis remit le carton qui lui avait servit de support là où il l'avait trouvé. Enfin, il suivit son « escorte » de Marines.

Plus il y réfléchissait, plus cela devenait évident que tout ceci n'avait rien à voir avec une arrestation. Le jeune homme n'avait donc, pour le moment, probablement rien à craindre.

Il était à présent dans la cour de la base militaire de Shell Town. Il y avait déjà mit les pieds plusieurs fois pour récupérer la prime des criminels qu'il avait attrapé mais jamais le magicien n'avait pénétré dans l'enceinte même du bâtiment. C'était cependant là qu'il semblait être attendu, il dû grimper plusieurs étages une fois dans les quartiers abritant apparemment les bureaux. Surement que plus il grimpait, plus il aurait de probabilité d'avoir affaire à un haut gradé.

Ils s'arrêtèrent finalement devant une porte et l'officier frappa. Une voix les invita ensuite à rentrer. Le marine ouvrit la porte au magicien puis pénétra à son tour. La demi-douzaine de soldats restèrent dehors, s'en allant surement vaquer à leurs occupation.
Mangax, lui, observait la pièce. Elle était assez luxueuse pour un bureau. Il avait surement affaire à un haut gradé comme il le pensait. Restait à savoir ce que cette personne lui voulait. Cet personne justement s'avéra être un homme. Il s'était levé de sa chaise et tendait sa main au magicien qui la serra. Ce dernier était méfiant mais ne laissait cependant rien paraître.

« Enchanté Mr Onoïchi, je suis le lieutenant-chef Friedman. »

Le lieutenant-chef Friedman semblait presque avoir atteint la quarantaine. Il avait les cheveux d'un noir de jais, tout comme son bouc bien dessiné. Il avait le regard expérimenté du soldat qui semblait en avoir bien bavé pour atteindre le poste où il était. Cet homme ne semblait pas animé de mauvaises intentions mais la première impression pouvait s'avérer parfois trompeuse. Paraissant toujours courtois, l'homme au chapeau ne relâchait néanmoins pas sa méfiance, comme à son habitude.

« Enchanté lieutenant-chef Friedman. Je pense que cela ne vaut pas la peine de me présenter, vous avez déjà l'air de me connaître. Pourquoi m'avez vous fait demander ? »

Friedman s'était à présent rassit et invitait d'un geste de la main le magicien à faire de même. Celui-ci s'exécuta, prenant place dans le confortable fauteuil, sa cheville droite posée sur son genou gauche, dans une position élégante et détendue.

« Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je vous ai fait demander car la Marine à besoin de votre aide. Laissez moi vous expliquer la situation : Comme vous le savez surement, sur l'île de Dawn se trouve le royaume de Goa. Dans ce royaume, un noble nous fait du tord. Son nom : Lord Farkwad. Cet homme possède une production de poudre tout comme la Marine. Cependant, nos bateaux qui acheminent la poudre fabriquée par nos usines se retrouvent tous mystérieusement coulés. Nous sommes donc dans l'obligation d'acheter la poudre de ce noble pour assurer nos stocks. En plus des indices qui nous font penser qu'il est le responsable de ces attaques, nous avons un témoignage qui confirme nos suspicions. Néanmoins, nous n'avons pas assez de preuve pour pouvoir incriminer ouvertement quelqu'un de son rang bien que nous soyons sur qu'il s'agisse de lui. C'est pour cela que nous avons besoin de vous. Voici nôtre demande : capturez Lord Farkwad et ramenez le nous ici pour que nous lui fassions avouer ses tords. »

Un silence s'installa alors. Le jeune magicien réfléchissait à la proposition du Marine. Elle avait l'air honnête surtout qu'il escomptait bien sur être rémunéré. Cette capture n'avait rien qui s'opposait à sa conscience et à ses principes puis, cela lui faisait un bon challenge car cette capture risquait d'être compliquée. Restait maintenant à discuter du détail le plus important.

« Cinq millions de berrys. »

L'espace d'un instant, le lieutenant-chef fit les yeux rond mais se reprit bien vite. Mangax savait pourquoi. Cinq millions pour les risques qu'il allait prendre, c'était donné. De plus, il savait à qui il s'adressait et le magicien avait la réputation d'être radin. Friedman s'attendait donc sans doute à ce qu'il lui en demande plus.

« En...entendu. »

« Bien sur, ceci n'est qu'un acompte à me verser tout de suite. Je veux dix autres millions quand je vous ramènerai Farkwad. Enfin, si vous voulez me donner plus ce n'est pas un soucis... »

Le magicien avait prononcé sa phrase avec un sourire à la limite de l'arrogance. Extorquer quinze millions à la Marine, voilà qui était bien plaisant. Enfin, si les attaques sur leurs navires arrêtaient, c'est bien plus de quinze millions de berrys que la Marine allait économiser. Voilà pourquoi le lieutenant-chef allait accepter.

« C'est d'accord, mais vous avez intérêt à me le ramener bien vivant. »

« Ne vous en faites pas, l'inverse n'est pas dans mes habitudes. »

« J'ai également mis à vôtre disposition un groupe d'une demi-douzaine d'hommes si vous... »

« Ce ne sera pas nécessaire, j'ai pour habitude d'agir seul. Je ne saurais vous dire combien de temps tout cela me prendra. Alors à un de ces jours lieutenant-chef Friedman. »

Sur ces paroles, le magicien se leva et partit.

Mangax avait prévu de s'en aller demain pour deux raisons : Il avait déjà payé sa chambre à l'auberge et cela lui permettrait d'établir avec plus de précision le plan qu'il avait déjà en tête.

Le magicien se trouvait à présent à bord d'un petit bateau qu'il avait loué sur Shell Town. Il s'était, depuis hier, documenté sur le royaume de Goa, endroit où il n'avait jamais mit les pieds bien qu'il fut allé plusieurs fois dans le petit village de Fuchsia, situé sur la même île. Lord Farkwad s'avérait être un amateur de soirées mondaines et réceptions qu'il donnait souvent chez lui. Justement, le soir même, une de ces soirées devait avoir lieu.

Cependant, avant de capturer Farkwad il fallait parvenir à entrer dans le royaume de Goa qui était extrêmement bien gardé. Peu de gens avaient le droit d'y pénétrer et le but du magicien était d'en faire parti. Justement, il allait surement bientôt se faire arrêter. C'est alors qu'un navire pas très grand mais à l'allure très rapide arriva sur lui, lui sommant de s'arrêter. Souriant, le magicien obéit et le bateau vînt s'accoster au sien. Plusieurs hommes en sortirent. Surement la garde du royaume.

« Qui êtes-vous et que venez vous faire au royaume de Goa ? »

« Je suis Mr Onoïchi et je viens exercer mon métier de magicien pour une soirée de monsieur le lord Farkwad. Je n'ai malheureusement aucun papier pouvant approuver mes dires. »

« Hum, très bien vous allez nous suivre, nous nous assurerons de vôtre bonne foi. »

Sur ces paroles, un des gardes sortit une corde qu'il attacha au navire du magicien. Les deux bateaux étaient désormais liés et deux gardes restaient avec Mangax sur son navire. En voilà qui ne rigolaient pas avec la sécurité.

Le remorquage dura une bonne trentaine de minutes. S'infiltrer dans ce royaume par la mer s'avérait vraiment compliqué apparemment. Les deux navires furent accostés dans le petit port jouxtant un beaucoup plus grand abritant de gigantesques bateaux de le luxes. L'homme au chapeau fut amené dans un bureau à côté du port où on lui redemanda son identité. Il répondit la même chose que précédemment. La personne devait surement être un peu plus intelligente que les autres car elles demanda quelque chose de pas bête du tout au jeune homme qui prétendait être magicien.

« Si vous êtes vraiment magicien, faites moi un tour de magie. »

Mangax fit apparaître une carte dans ses doigts et la tendit au garde.

« Combien voyez-vous de cartes ? »

Ce dernier la saisit et la tourna, retourna regarda l'épaisseur essaya de la faire glisser sur la table pour finalement dire au jeune homme.

« Eh bien...une seule... ? »

Mangax prit la carte et d'un mouvement de doigt, trois autres cartes apparurent à partir de la première sous l’œil plus que surpris du garde. Souriant, le magicien le regarda .

« Convaincu ? »

« Sur ce point, oui. Mais qu'est-ce qui me fait croire que vous allez travailler pour Monsieur le lord Farkwad ?

« Rien. »

Le garde sourit.

« Allez-y. »

Sur ce, le magicien tourna les talons et lâcha un au revoir avant de fermer la porte. Du bluff. Il s'en tirait à bon compte. Mangax était un très bon charmeur. Or, mentir et charmer ne revient-il pas au même ? Il sourit et partit dans le dédale des rues de la ville.

L'homme au chapeau devait à présent trouver le manoir de ce lord. Heureusement pour lui, il s'était bien renseigné à Shell Town et savait à peu près où le trouver. Farkwad faisait partit des gens les plus riches du royaume de Goa et avait donc une « maison » à la hauteur de sa réputation. Un véritable château. C'est sous quoi l'homme donnait ses réceptions. L'une des rares personnes à posséder une maison aussi grande dans le royaume. Bien qu'il sache tout cela, le magicien ne s'attendait pas à voir le château aussi grand...et aussi bizarrement décoré, surtout de l'extérieur. En effet, le bâtiment était fait de noir et de blanc. Oui. De l'extérieur. La pierre composant le château était noire...et blanche bien sur. Cela faisait très bizarre au premier coup d’œil et ce n'était pas un mélange qu'affectionnait nôtre héros. D'ailleurs, il se trouvait à présent devant la porte, toujours noire et blanche, et frappa à l'aide de la griffe d'argent qui se trouvait au centre de cette dernière. Une femme vînt lui ouvrir. Aussitôt, Mangax fut apparaître une rose blanche dans ses doigts et la tendit à l'inconnue, très surprise et semblant se demander ce qu'il lui arrivait.

« Bonjour mademoiselle, j'aimerai pouvoir m'entretenir avec Lord Farkwad. »

Son élégance ne laissait aucun doute sur sa noblesse. Tout était calculé pour bien que le jeune homme ne se forçait pas du tout. C'était dans son attitude. La noblesse. Voilà qui était parfait pour lui. La jeune femme, l'air troublée, lui répondit.

« Euh...je...euh...je vais le prévenir de vôtre visite. Su-suivez moi. »

Docilement, Mangax obéit. Le couloir était sans surprise noir et blanc, tout comme l'extérieur. La jeune femme le fit alors patienter dans une salle d'attente de mêmes couleurs. Tout dans cette maison sentait le luxe et pour cause : tout était richement décoré. Le jeune homme était assit dans un fauteuil bien confortable, la jambe croisée sur son genou, comme à son habitude. Il n'attendit pas longtemps. La jeune femme revînt le chercher pour l'emmener devant le bureau du riche propriétaire puis frappa, et un « entrez » se fit entendre. Étrangement, cela lui rappelait la scène qu'il avait vécu un jour plus tôt à la base de la Marine. C'est souriant à cette pensée qu'il entra dans le bureau une fois que la jeune femme lui eut ouvert la porte.

La pièce était aussi bicolore que le reste du château. Le magicien mit à quelques secondes à apercevoir le riche homme d'affaire. En effet, il portait un costard-cravate de même couleur que le château. Couleur qu'il affectionnait particulièrement, cela crevait les yeux. Farkwad toisait Mangax d'un regard supérieur. Il est vrai qu'il devait avoir l'habitude de regarder les gens avec cet air là vu son rang.

« Eh bien, on peut dire que vous avez de la chance. Je ne reçois les gens que sur rendez-vous d'habitude. Heureusement pour vous, j'organise une réception ce soir et je suis de bonne humeur. Que me voulez vous, monsieur... ? »

« Onoïchi. Mangax Onoïchi. Il s'avère que si je viens vous rendre visite, c'est concernant cette réception que vous donnez. En effet, je suis magicien et je viens tout simplement vous proposer mes services. »

L'homme paraissait à présent très intéressé.

« Hum...un magicien. Voilà une chose à laquelle je n'avais jamais pensé. Cela pourrait bien plaire à mes invités. Cependant, tout cela est un peu précipité. J'aime organiser correctement mes soirées et m'y prend d'habitude à l'avance...combien prenez vous pour une soirée ? »

Le magicien sourit.

« Cinq cent milles berrys. »

« Vous n'êtes pas sérieux ? »

« Je ne rigole pas sur ces choses là. Étant un homme d'affaires, je pense que vous comprenez cela. De plus, si le prix peut vous paraître aussi élevé, c'est qu'il le vaut. Autrement, je n'oserais pas débarquer à l'improviste chez vous pour exercer le soir même. Enfin, si vous ne voulez pas de mes services, je partirais sans faire d'histoire, soyez en assuré. »

« De quoi avez vous besoin ? »

« D'une loge et du matériel...à vos frais. La loge devra se situer juste à côté de la salle de réception. »

Ce fut au tour de Farkwad de sourire.

« La soirée commence à vingt heure ce soir. Soyez prêt. Mérédith va vous guider à vôtre loge. »

« Eh bien à ce soir Lord Farkwad. J'espère que cette soirée vous sera agréable. »

Sur ces paroles, la porte s'ouvrit et la jeune femme qu'avait vu Mangax un peu plus tôt apparue. Il s'agissait surement de la dénommée Mérédith. Le jeune homme la suivit dans le dédale noir et blanc pour finalement atterrir dans une pièce...noire et blanche. Le magicien commença aussitôt à établir une liste de matériel dont il aurait besoin pour ses tours. Quitte à capturer cet homme, autant se faire plaisir avant. Il donna ensuite cette liste à Mérédith pour qu'elle s'occupe des achats.

« Au fait, cette rose est parfaitement accordée à la couleur de vos magnifiques cheveux... »

Rougissante, la jeune femme partie presque en courant.

Dix neuf heure, c'était le moment d'y aller. Mangax avait travaillé tout ce qu'il devait faire pendant l'après-midi et il était prêt. Il sourit. Il y allait avoir du spectacle. Cependant, son numéro n'était pas prévu pour tout de suite. Il avait une petite heure devant lui et comptait bien en profiter pour facturer ses honoraires que son « employeur » n'aurait pas le temps de lui payer. Il sortit alors de la grande pièce qui lui avait été octroyé comme loge. On entendait les rumeurs des conversations mondaines et inintéressantes des invités. Voilà une heure qu'ils étaient arrivés et Farkwad se trouvait avec eux ainsi que tous les employés du manoir. Le moment était donc parfait pour commettre son forfait.

Sortant de sa loge, nôtre héros parcouru le couloir bicolore et faiblement éclairé. Dans sa tenue de magicien aux couleurs fuchsia, ce dernier paraissait toujours aussi bien déplacé par rapport au décor. Il n'aimait pas ces couleurs tristes. Bien qu'il affectionne le noir, le mélanger avec du blanc était pour lui une grossière erreur, à la limite de l'inacceptable.

Il faisait cependant fit de tout ça depuis qu'il était arrivé dans le manoir. Ne rien laisser paraître, le secret des escrocs. Le tout sans arme, ni haine, ni violence. Le crime parfait ? Allez savoir...

Sortant de ses pensées, Mangax entendit un bruit sourd suivit de pas précipités. Apparemment, il n'était pas le seul à profiter de la solitude des lieux en cette soirée. Voyant une porte à proximité entrouverte, il pénétra discrètement dans la pièce et trouva une chaise renversée sur le tapis noir. Le bruit sourd qu'il avait entendu quelques instant plus tôt devait surement venir de cette chaise. Il faisait sombre dû à l'inactivité du lieu mais l'homme au chapeau put néanmoins apercevoir une seconde porte sur le côté qui était elle aussi entrouverte. Bien sur, il recherchait la personne responsable de la chute de la chaise puisque cette dernière n'était surement pas due à un employé qui l'aurait directement remise en place.

Discrètement, la magicien franchit la seconde porte et aperçut le responsable. Un simple voleur comme il s'y attendait. Enfin, pour pouvoir réussir à s'infiltrer dans ce manoir, ce voleur ne devait pas être aussi « simple » que ça. Il avait les cheveux bleus clair coupé court. C'est tout ce que nôtre héros réussit à apercevoir de l'homme car celui-ci c'était retourné et avait brandit sa lampe autour de lui, sans doute à la recherche d'un placard regorgeant plein de bibelots valant une fortune.

Nôtre héros le laissa commettre tranquillement son vol tandis que lui allait faire le sien. Se retrouvant à nouveau dans le couloir, le magicien regarda l'heure sur une horloge accrochée au mur. Avec tout ça, il ne lui restait plus que quarante minutes avant son spectacle. Il décida donc d’accélérer le pas jusqu'à atteindre son objectif : le bureau de Farkwad. Inutile de farfouiller des heures dans ce château ; toutes les choses les plus rares se trouvaient ici.

Mangax voulut ouvrir la porte mais s'aperçut que celle ci était verrouillée. Rien de plus normale...et de plus simple à déjouer. Il sortit en effet une carte et la glissa dans l'interstice. Le cliquetis familier de déverrouillage se fit entendre et le voleur au chapeau pénétra dans le bureau.

Lorsqu'il y était venu tout à l'heure, il n'avait détecté aucun système de sécurité apparent, restait à espérer qu'il ne se soit pas trompé. Le magicien marchait sur le sol en damier, se dirigeant vers le bureau derrière lequel se tenait son employeur en fin de mâtiné lorsqu'il l'avait rencontré. C'est dans ce meuble que devait se trouver le butin le plus important.

Nôtre héros fouillait dans les tiroirs, n'en laissant aucun inexploré. Ne trouvant rien qui puisse l'intéresser, il tourna le tableau qui se trouvait derrière le fauteuil...et constata qu'il cachait un coffre fort. Le magicien soupira. Décidément, ils étaient bien idiots tous ces gens riches. Cacher son argent dans un coffre derrière un tableau était d'un cliché...Cela avait le don de le dépiter.

Toujours fut-il que ce coffre, il allait devoir l'ouvrir. Mangax l'observa attentivement. Le code était composé de lettres. C'était la seule chose qu'il pouvait en déduire. Le forcer prendrait trop de temps et risquait de ne pas être très discret. Il fallait qu'il en trouve ce code. Le jeune homme se concentra...quel code pourrait bien utiliser cet idiot de Farkwad ? Il tapa « Damier » comme le sol sur les touches....code refusé.

*Peut-être que....Nan, il ne peut pas être aussi idiot que ça...*

Il tapa alors « Noir et Blanc »...Code validé.

« ... »

La porte s'ouvrit et l'homme au chapeau, bien que outré par autant de connerie, saisit l'argent. Il y en avait un beau petit paquet. Ne prenant pas le temps de compter, il les fit disparaître dans son chapeau et se redirigea vers sa loge, son show allait bientôt commencer.

Dans la salle de cérémonie, l'ambiance était détendue, la musique classique berçait les invités et les conversations étaient polies ainsi que très distinguées, comme tout les personnes se trouvant dans la pièce.

C'est alors que d'un coup, la musique s'arrêta. De la fumée jaillit d'un coin de la pièce pour vite disparaître. Le magicien venait de faire son entrée en scène. Faisant quelques pas en avant, il s'adressa d'une voix claire et audible.

« Mesdames et messieurs, mon nom est Mangax Onoïchi. Je suis le magicien de cette soirée et mon rôle sera donc de vous divertir du mieux possible. En espérant bien sur que cela vous plaise... »

Sur ses paroles, une cinquantaine de roses blanches tombèrent du plafond ainsi que des pétales fuchsia. Le magicien souffla alors doucement dessus et un groupe pétales se mit à virevolter élégamment dans la salle jusqu'à finir par terre.

Quand le public se tourna à nouveau vers lui, il avait disparu. L'homme au chapeau ré-apparut plus loin dans un tourbillon de colombes. L'art de l'illusion est de faire croire les choses aux gens...

Le magicien continua son spectacle pendant encore trois quart d'heure, enchainant illusions, tours de passe-passe et effets spéciaux. Le public s'en trouvait subjugué. Apparemment, il faisait sensation parmi l'assemblée. À un moment, il reconnut parmi les invités l'homme aux cheveux bleus courts qui fouillait le manoir un peu plus tôt. Cela lui avait arraché un sourire. Comme quoi, dans ce monde, on ne pouvait faire confiance à personne.

« Eh maintenant voici le clou du spectacle ! Je demanderai, à nôtre hôte, Mr Farkwad, de venir me rejoindre ! »

Ce dernier, plein d'orgueil, s'avança. Il souriait, croyant surement qu'il s'agissait d'une petite surprise pour le remercier. C'est clair que pour une surprise, il s'agissait bien d'une surprise. D'un geste de la main, le magicien indiqua l'armoire qui se trouvait derrière lui.

« Lord Farkwad et moi même allons nous glisser dans cette armoire pour ensuite réapparaitre dans celle se trouvant à l'autre extrémité de la pièce »

Farkwad souriait toujours mais on voyait clairement une lueur d’appréhension dans son regard. Le public, lui, regardait l'armoire située au bout de la salle de cérémonie, surement impatient de voir comment il allait faire. Mangax sourit et se tourna vers un des majordomes se trouvant à sa gauche.

« Je demanderai aussi à vous de cadenasser les portes de l'armoire par laquelle nous allons disparaître. »

Un souffle d'admiration s'abattit sur la public. L'homme au chapeau ainsi que son hôte s'engouffrèrent dans le meuble dont les portes se refermèrent...

« C'est du beau spectacle que vous m'avez assuré jusque là très cher, espérons que cela continu... »

« Oh, ne vous en faites pas pour ça... »

Les portes de la propre armoire se trouvant dans la loge du magicien s'ouvrirent. On put voir Farkwad ligoté et bâillonné avant que nôtre héros ne « l'enferme » dans un grand sac de toile. Dans l'armoire, tout c'était passé en un dixième de secondes. Sa victime n'avait pas eu le temps de faire une geste. Le sac était en train de bouger tout seul mais Mangax trouva la tête et assomma sans somation le noble. Il prit ensuite ses affaires, c'est à dire son chapeau et le grand sac, et parti en direction du port.

Étant donné la nuit, il n'y avait presque personne d'encore debout dans le royaume de Goa si ce n'était la garde. L'homme au chapeau alla donc jusqu'à sa petite embarcation sans difficulté. Il franchit ensuite sans gros souci les eaux du port, ne subissant qu'un simple contrôle de la garde qui se souciait plus de qui rentrait que de qui sortait du royaume.

Mangax pénétra dans le port de l'ile abritant le QG de la marine sur East Blue. Il avait pu se reposer durant le trajet et se sentait donc en pleine forme. De plus, il allait pouvoir toucher une belle récompense suite à son action ce qui l'enchantait au plus haut point.

Mais alors qu'il s'apprêter à se diriger vers la base de la marine, il se fit encerclé par une demi-douzaine de marines qui le tenaient en joue. Le jeune homme se demandait ce qu'était encore ce bazar. Il aperçut alors le lieutenant-chef Friedman arriver.

« Eh bien lieutenant-chef, en voilà une façon d’accueillir quelqu'un qui... »

« Mangax Onoïchi, vous êtes en état d'arrestation pour enlèvement de personne de haute notoriété, veuillez nous suivre sans faire d'histoire. »

« Que... ? »

Pour la première fois depuis bien longtemps, Mangax fit apparaître sa surprise, supprimant inconsciemment ce voile qu'il érigeait depuis toujours. Il comprenait peu à peu. Cette phrase voulait tout dire. Ainsi, il avait été roulé...Mais pourquoi ? De toute évidence, Farkwad était innocent, il n'avait était qu'un appât.

Friedman, lui, arborait un rictus mauvais. Apparemment, il n'était pas la personne qu'il prétendait être. Cependant, Mangax n'allait pas rester là en attendant de se faire capturer. Il y avait six soldats qui l'entouraient. C'était facilement gérable.

Card deck – Joker rush

Le magicien lança une carte sur chaque marine qui explosèrent, rendant les soldats inconscients. Il ne restait plus que Friedman en face de lui. Le magicien lui lança une nouvelle carte explosive qu'il esquiva tout en se rapprochant de Mangax. Très rapide. Trop rapide. L'homme au chapeau se prit un coup de pied dans le ventre. Étrangement, ce coup de pied semblait beaucoup plus puissant que la normale. Ceci fut sa première expérience avec le haki bien qu'il ne le sache pas encore.

Quoiqu'il en soit, nôtre héros ce releva difficilement, ayant atterrit contre un mur. Cet homme n'était pas ce qu'il prétendait être, il était beaucoup trop puissant pour ça. Fuir. C'est tout ce qu'il devait faire. Ensuite il irait rejoindre son équipage au lieu convenu quelques semaines plus tôt. Lançant encore une fois des cartes sur son adversaire, il se mit à courir à toute vitesse en direction du port.

« Fuir, à quoi bon ? Tu n'as plus nulle part où aller. Tu es...sans équipage. »

Les yeux de Mangax s'écarquillèrent pendant sa course tandis qu'un nouveau coup de pied l'atteignit en pleine tête, le renvoyant voler plus loin. Qu'avait-il dit ? Il était sans équipage ?

« Eh oui, Naime Ikidesu, Rei Akito, Mega Nyoko. Mort...grâce à moi »

Tout en parlant, il s'était rapproché du magicien se trouvant à terre et posa son pied sur son ventre, lui faisant expulser une gerbe de sang. Sans enlever son pied, il fouilla dans ses poches et en ressortit une coupure de journal avec en photo trois corps. « Trois chasseurs de primes retrouvés mort par la marine. »

Le jeune homme ouvrit grand les yeux sous le choc. On voyait les corps de ses trois nakamas. Ce n'était pas possible. Il s'agissait d'un cauchemar. Il allait se réveiller.

« ...Pourquoi... ? »

Le regard de Friedman se fit méprisant.

« Pourquoi ? Mais tout simplement à cause de ce que vous êtes. De misérables chasseurs de primes attirés comme des rapaces sur des charognes. Vous ne valez pas mieux que les pirates que vous chassez. Alors en tant que Marine j'ai dû sévir. Incognito. Vous commenciez à un peu trop faire parler de vous. C'est toujours le clou qui dépasse qui se fait enfoncer. Mais ne t'en fais pas, tu vas aller les rejoindre d'ici peu. »

Sur ces paroles, il envoya un nouveau coup de pied surpuissant dans les flancs du pauvre magicien, l'envoyant voler une énième fois. Son chapeau roula par terre pour venir s'écraser contre les pieds de Friedman à présent à quelques centimètres de lui. Le magicien émit un faible râle. Il devait faire quelque chose.

« Que dis tu ? Parle plus fort, j'entends très mal les déchets comme toi. »

«...Prickly Stalks... »

Des tiges de roses sortirent du chapeau du magicien pour venir ligoter le marine, lui arrachant des cris de douleur lorsque que les épines lui rentrèrent dans peau. Mangax ne perdit pas de temps, il ramassa son chapeau et détala à toute vitesse vers son bateau malgré son état plus que critique...il ferait le point plus tard, tout ce qui comptait pour l'instant était sa propre survie.

Le voyage du magicien était encore bien long...