Retour aux racines ... le début d'un nouveau équipage [pv Alana Lenox]

La mer est calme. C'est une chance. S'il en avait été autrement, qui sait ce qu'Alana serait devenue...Son embarcation de mérite pas le titre de bateau. C'est une simple barque, munie uniquement d'une paire de rames. Le tout est composé de bois. Et l'ensemble à déjà plusieurs années de vécu. Autant dire que la survie de la jeune pirate s'évalue à des taux plutôt bas. Mais, que voulez-vous, elle n'a pas pu trouver mieux. C'est déjà ça, et elle ne va pas cracher dessus. Mais c'est provisoire, bien sûr. Heureusement, la mer de South Blue est calme. Ce n'est pas grand line, tout de même. Ici, pas de danger de voir surgir une immense tempête imprévue. C'est ce qu'elle n'a cessé de se répéter sans trop y croire, tandis qu'elle ramait pendant de longues heures. Elle est épuisée. C'est comme si ces bras étaient entravés dans de lourdes chaines. Elle n'a plus la force de continuer, mais une île est en vue depuis un moment. Elle espère que les courants seront cléments, histoire de la rapprocher d'avantage de la terre. Elle observe le village aux toits brillants qu'elle devine, presque avec passion, tant elle est épuisée. Il lui faudra une bonne nuit de repos avant de reprendre les choses sérieuses. Parce que si elle est ici aujourd'hui, c'est dans un but précis. Il lui faut trouver un capitaine. Elle ne se sent pas la force de fonder son propre équipage. Elle n'a pas de bateau...Elle pourrait en voler un, bien sûr...Mais elle se dit qu'elle n'est que médecin. Avoir son infirmerie bien à elle, se sera suffisant. Elle se chargera du matériel elle-même, s'il le faut. Mieux, elle aimerait que ce soit le cas. Vraiment. Pour le moment, la petite barque s'approche de la plage. Il reste encore quelques mètres, mais l'eau est peu profonde, et Alana à hâte de sentir le sable sous ses pieds. Alors elle saute hors de l'embarcation et patauge dans l'eau pour rejoindre son but. Elle ne possède pas de fruit du démon, alors elle peu se permettre, puisqu'elle n'est pas maudite. Pourtant, elle envie beaucoup ceux qui en ont la chance. En posséder un, c'est un peu comme un rêve. Elle ne se sent pas vraiment complète sans. Elle se promet de se débrouiller pour en trouver un. Elle serait prête à l'arracher aux mains d'un cadavre, s'il le faut. De toute façon, il y a des monstres biens plus effrayants que les morts, selon elle.
Elle marche longuement dans des rues sinueuses avant de trouver un auberge. Elle n'a pas d'argent pour payer la chambre, mais ne le dit pas au tenancier. Il le découvrira tôt ou tard. Elle ne prend même pas le temps de dîner, ni même de se débarrasser de ses vêtements, et s'étale sur le lit qui s'offre à elle.

Le lendemain, elle sort faire quelques courses dès son réveil, encore vêtue de ses vêtements abîmés, sans avoir mangé ni s'être débarbouillée. Avant cela, il lui faut trouver des vêtements propres et neufs. Toujours sans argent. Mais c'est une autre histoire. Elle s'arrête devant la première boutique qui attire son regard. Elle entre sans dire bonjour, car elle fait toujours cela. Elle fouille les étalages pendant que la vendeuse l'observe avec une pointe de dégoût. Elle sait bien qu'ainsi, elle a l'air d'une folle échappée d'un asile. Justement, c'est de là qu'elle vient, alors...Elle choisit une simple robe d'un bleu qui lui plait. Le bleu, elle aime ça. Puis elle prend un tablier blanc, et une paire de collants rayés. L'ensemble peu donner un aperçu étrange de la tenue qu'elle veut assembler. C'est son style. Elle choisit aussi une paire de botte avec beaucoup de boucles. Il semblerait que ce soit tendance. Et puis elle se dirige vers un petit portillon tournant, et sélection une aiguille et du fil à broder, pour la touche personnelle. La couture, ça aussi ça lui plaît. Et ne vous avisez pas de lui dire que c'est un art désuet. Une aiguille dans l’œil, ça doit faire mal. Elle a toujours rêvé de le faire.

Elle est sortie de la boutique sans payer. Pourtant, personne ne lui court après en hurlant. C'est normal. La vendeuse gît par terre, avec une profonde entaille sur le flanc. D’ordinaire, elle ne tue pas les autres jeunes filles. Mais c'était un cas de force majeure. De toute façon, il faut qu'elle retourne vite à l'auberge, avant que quelqu'un ne découvre le corps.

Une fois là bas, elle prend une longue douche, laissant l'eau brûlante la débarrasser des impuretés. Puis elle s'assied sur le lit, enroulée dans une serviette de bain, et commence à customiser le tablier. L'aiguille va et vient, le fil monte et descend. A la fin, elle a brodé un signe sur chacune des poches. Vu comme ça, sa ressemble à une quelconque sombre inscription. En vérité, ce sont juste les symboles de Vénus et Jupiter. Elle connait un peu de mythologie, et aime incorporer cela à ses tenues. C'est toujours elle qui les confectionne. Elle achète soit des vêtements qu'elle modifie, soit elle les fait elle-même, à partir de tissus et de dentelles. Puis elle enfile le tout. C'est comme ça qu'elle se sent elle-même. Alana est de retour.

Après avoir prit un repas digne de ce nom, elle quitte l'auberge, et informe le tenancier qu'elle sera de retour pour le soir. C'est faux. Elle ne reviendra pas. Elle part en exploration dans l'île, en quête d'un capitaine. Elle ne sait pas vraiment comme s'y prendre...Mais une idée lui viens rapidement quand elle passe devant la place de la ville. Un panneau d'affichage. C'est ce qu'il lui faut. Elle n'a pas de feuille...Mais possède une lame bien aiguisée. Le tableau est en liège, un matériaux tendre. Cela ne devrait pas poser beaucoup de problèmes. Elle sort le Vorpal Blade de son fourreau, attaché sur sa cuise, caché dans ses jupons.

Puis elle se dirige vers le café le plus proche et choisit une place en terrasse, bien en vue. Elle sait bien qu'elle ne passe pas inaperçu. Parfois, la méthode directe est la plus efficace...

Les hypothèses et suggestions d'Alana se révèlent toujours vraies. Enfin, souvent. Ou du moins, c'est ce qu'elle aime se dire. Et s'en vante, même. Parfois avec humour. En tout cas, sa technique pour le moins originale semble fonctionner. Même si ce n'est pas totalement ce à quoi elle s’attendait. Il lui a suffit de graver cette inscription sur le panneau pour que la place devienne le principal lieu d'action de l'île. En quelques minutes seulement, l'endroit est passé de calme et tranquille à agité et bondé. Depuis le début, elle observe tout, assise sur sa chaise en fer forgé. D'abord, un homme qui court, puis deux, puis des tas. Des soldats de la Marine, pour l'essentiel. Et cela suffit à faire monter la tension dans les veines d'Alana. De l'action. Tout va changer.
Mais les soldats semblent concentrés sur un seul homme. Le public est captivé. Touts les villageois, clients, serveurs et autres suspendent leur activité pour observer la scène, comme une pièce de théâtre. L'homme est de nature à apprécier les ragots en tous genres. Chacun est conscient de la place de choix qu'il occupe au sein de cette tragédie.
Les spectateurs observent. Un des soldats ne peut s'empêcher de prononcer à voix haute le titre de leur adversaire. C'est souvent le cas d'ailleurs, se dit Alana. C'est une étrange coïncidence qui unit la plupart d'entre eux. Ainsi, tout le monde sait que c'est un pirate, désormais. Mais le détail qu'elle retient, c'est qu'il est capitaine. Une lueur se met à briller dans ses yeux. Son regard se porte vers les soldats. Elle les jauge de la tête aux pieds. Cela fait un moment qu'elle ne s'est pas battue, et elle n'a pas beaucoup d'expérience en combat. Mais il ne sont que trois. Si elle parvient à faire comprendre à ce pirate qu'elle est de son coté...Cela devrait le mettre sur la voie, quand à ses intentions.
Elle a fait son choix. Cet homme sort de l’ordinaire, et c'est d'une importance capitale pour elle. Elle se lève calmement, comme si de rien n'était. Personne ne la remarque, car le public est bien trop captivé par la confrontation. Et elle profite de la situation. Elle fait mine de quitter l'endroit, tranquillement, et passe derrière les trois hommes. Mais elle se retourne au dernier moment et se jette sur l'un d'eux pour faire courir la lame de son couteau le long de sa gorge, là où elle sait trouver le point vitale. Mais elle hésite. Devrait elle simplement le prendre en otage, ou être plus directe, et le tuer? Cependant, elle veux en finir le plus rapidement possible. Elle suspend un moment son mouvement, avant d'effectuer un mouvement sec qui marque la fin d'une vie. L'homme s’écroule à terre, le sang s'écoulant de sa gorge à gros bouillons, véritablement. C'est le soucis lorsque la carotide interne est touchée. C'est salissant.
L'effet de surprise et grand. Mais il ne dure jamais éternellement, et il faut saisir la chance quand elle se présente. Il n'y a pas de temps à perdre. Elle s'adresse à l'homme.

-C'est toi le capitaine? Suis moi! Il fait les semer tant qu'on le peux encore!

Sans attendre sa réponse, elle s'élance dans la première rue venue. Elle ne connait pas la ville, mais tout ce qu'il faut, c'est qu'il la suive. Par chance, sa route ne termine pas dans dans une ruelle sans issue. Elle ne sait pas où elle va, mais elle continue.

Alana court, et les talons de ses chaussures produisent un claquement régulier sur la chaussée en pavés patinés par le temps. Elle n'aime pas tellement courir. Mais dans la voie qu'elle a choisit, c'est nécessaire. De toute façon, elle ne fait jamais rien sans avoir de but. Elle ne regarde pas derrière elle. Elle sait qu'il la suit, car elle perçoit le son de ses pas, et les froissements du tissus et du métal lorsqu'il bouge. Cela lui donne du courage, et elle augmente la cadence. Elle n'a pas réfléchit à la destination. Mes des images de plage s'imposent à son esprit, comme si elle savait que c'était là bas qu'elle devait se rendre.
Le pirate est beaucoup plus organisé qu'elle. Il utilise la lame de son arme pour faire se refléter les rayons du soleil, et mettre en déroute leurs poursuivants. Et il ne s’arrête pas à ça. Il élabore toute une stratégie pour barrer le passage aux soldats. Cela surprend Alana. Il n'agit visiblement pas à la légère. Tout ses gestes sont parfaitement calculés. C'est un bon point pour lui. Il monte fortement dans l'estime de la jeune femme. Il ne lui faut d'ailleurs pas beaucoup de temps pour la rattraper.

Finalement, ils se retrouvent tout les deux dans un endroit plus calme, loin du tumulte de la poursuite, à l'abri. Pour le moment...Il lui sourit. C'est un geste qui se veut sincère et amical. Elle n'a pas souvent rencontré des personnes qui en son capable. Dans l’orphelinat où elle a grandi, c'était une toute autre musique...Mais en ce moment, la chance sourit à Alana. C'est une occasion qu'elle ne peut pas gaspiller. Il est le capitaine dont elle a besoin. Ils le savent tout les deux. Il n'y a pas besoin de paroles pour le savoir. Un simple regard, un sourire, et tout est dit.

-Oui, c'est moi, la fille en bleu. Je suis médecin. Enfin...J'ai quelques bases en matière de soin. Je viens d'un milieu qui n'avait pas de quoi m'offrir la possibilité de faire de grandes études. J'ai beaucoup de choses à apprendre. Mais je suis déterminée.

Elle effectue un regard circulaire, et sa bouche se pince. Mais ce n'est pas narquois. C'est plutôt une moue...De malice. Ses yeux rétrécissent, comme on le fait lorsqu'on rit.

-Et, je suis jeune. J'ai toute ma vie devant moi. Je conçois que mon CV n'est pas glorieux, car trop vide. Après, c'est à toi de voir si tu veux bien de moi. Mon but, c'est de me construire une identité au fil de mes aventures. Et de ne plus être seule. Et pourquoi pas, découvrir qui sont mes parents.

Ce faisant, elle lui envoie un regard appuyé. Elle ne doute pas de ses chances, et tient à le montrer.

Alana est perplexe. Doit elle nommer son nouveau capitaine par son titre officiel ou par son véritable nom ? Mais pour le moment, ils viennent à peine de se rencontrer. Il serait bien trop prétentieux de sa part de se montrer trop familière avec lui, pour le moment. Alors elle se contentera d'Orbital, et l'avenir lui indiquera la suite des opérations.
Quand il parle de son passé, de sa famille, de sa sœur et des événements qui ont eut lieu, elle se contente de l'écouter patiemment. Mais au fond d'elle, elle l'envie. Et cette jalousie est comme un feu temporaire qui lui ronge le cœur. Il a peut être vécu des moments difficiles, mais pour elle, orpheline abandonnée, c'est une chance. Son passé est douloureux, mais au moins il en a un. Ils sont peut être morts, mais au moins il les a connus. Il sait d'où il vient. Et aujourd'hui encore, il pose le pied sur son île natale. Peut être qu'elle ne connaîtra jamais la sienne, même si elle veut à tout prix réaliser ce rêve. Elle est prête à donner n'importe quoi pour ce trouver une famille, des gens qui lui ressemble, partagent le même nom...Elle détourne le regard. Cela ne devrait pas être remarqué. De manière générale, elle est assez habile pour ce qui est de camoufler ces petites émotions fugaces, qui peuvent s'avérer gênantes.
Mais lui n'est pas du genre à s’attarder sur les souvenirs. C'est un homme d'action. Et c'est bien. C'est le genre de leader qu'il faut à Alana. Ainsi, elle n'aura pas le temps de s'apitoyer sur son sort. Pourtant, elle a toujours eut l'habitude de faire cavalier seul. Il lui faudra un temps d'adaptation, mais c'était ce qu'elle voulait. Et puis, les habitudes sont faites pour êtres changées. Il a un plan, et il ne perd pas une seconde. Cela confirme l'opinion qu'elle se faisait de lui. Avec un esprit de synthèse comme le sien, c'est forcément son jour de chance, et elle lui accorde d'emblée toute sa confiance. Il donne des ordres clairs, nets et précis. D’ordinaire, Alana défie à peu près tout ce qui consiste en une forme d'autorité pour agir à sa guise, se qui signifie forcément de manière étrange. Pourtant, cette fois-ci, il lui faut obéir. Cela marque un passage important dans sa vie, puisque c'est la première fois. Pourtant, elle va le faire.
La mission qu'il lui a confié est de s'occuper des quatre gardes qu'elle aperçois là bas. Il n'a pas précisé de quelle manière elle devait s'y prendre. Ils ont des armes à feu, et elle n'a qu'une lame. Elle n'est pas suicidaire. La solution est toute choisie. Dans son monde, c'est tuer ou se faire tuer. Alors, à nouveau, elle joue sur l'effet de surprise et bondit sur eux, frappant dans relâche en effectuant de grands mouvements circulaires.

-Tea party !

Un, deux, trois, quatre. Ils s’effondrent à terre. C'était plus facile qu'elle ne l'aurait cru. La main d’œuvre de base de la Marine est souvent la même. Peu entraînée, surtout en matière de stratégie. Les méthodes les plus bases en viennent facilement à bout. Face à la menace pirate, le gouvernement engage de plus en plus d'hommes, sans vraiment se soucier de leur formation. Bien sûr, le niveau se corse lorsqu'on atteint les grades, mais là n'est pas la question.
Elle s'apprête à reculer lorsque l'explosion retentit. Orbital a mené son plan a bien. Le ciel se teinte d'une couleur orange vive, et le souffle de l'explosion succède au déchirement assourdissant de la détonation. Instinctivement, elle se couvre les oreilles de ses mains, et ses yeux se ferment. Les flammes la terrifient. Suffisamment pour captiver toute son attention, et la détourner. C'est l'occasion qu'il saisit pour se venger. Alors qu'elle ne s'y attend pas, une lame frôle sa joue, et elle parvient de justesse à éviter l'attaque. L'un des soldat se tient devant elle, les vêtements tachés de sang, le visage furibond, son sabre qu'il tient fermement dans des mains jointes. Il la dévisage fixement, le regard vide et brûlant. Mais la haine l'aveugle, et il est incapable de mener ses attaques correctement. Son sabre s’abat inlassablement dans les airs, à l'aveugle. Devant tant de haine, Alana ne peut que se défendre. Elle tente de parer les coups en interposant sa lame entre elle et l'arme de son agresseur.

-Fluxu pellem!

Les mots sont venus tous seuls. L'adrénaline du combat stimule la créativité, et c'est une nouvelle technique qui s'ajoute à l'inventaire de la fille aux cheveux noirs ébène.
Elle force sur sa lame, réputée incassable, et parvient à repousser le vengeur. Hébété, il trébuche et se retrouve à terre, à sa merci. Elle s'approche de lui, le regard lourd de sens.

-Cette fois-ci, je ne te raterais pas. Je ne répète jamais mes erreurs.

Il n'aura jamais l'occasion de le prouver. Car elle se jette sur lui pour lui trancher la gorge.

Des cris. Des flammes rougeoyantes. Des explosions assourdissantes. L'odeur âcre de la matière en feu, qui s'élève en fumée vers le ciel. Le sueur des soldats, bien plus nombreux que prévu, se mêle au sang qui s'écoule de leurs blessures. Ils serrent la mâchoire, et tiennent leurs épées si fort dans leur mains que les jointures de leur doigts blanchissent. Les regards se teintent de haine, et d'anxiété aussi. Car la bataille accélère le rythme cardiaque. Le cœur d'Alana bat si fort qu'elle l'entend résonner dans ses oreilles. Au point que se son, symbole de vie, couvre pratiquement tout. Sa vision semble se teinter de rouge. Elle ne fait jamais les choses à moitié, comme si elle devait y laisser sa vie. Cependant, elle a bien l'intention de se battre pour la conserver. Ironie du sort, pas un nuage ne couvre le ciel, d'un bleu éclatant. C'est un temps pour se reposer, pas pour se battre. Dans les films, le ciel est toujours noir lorsque les hommes en viennent aux mains. Mais Alana a apprit, avec le temps, que rien n'est semblable à la fiction.

Elle saisit à peine les paroles de son capitaine. Tout ce qu'elle comprend, c'est qu'il faut attaquer. La principale défense d'Alana, c'est de frapper avant l'ennemi. Pour le moment, elle est trop peu expérimentée pour qu'il en soit autrement. Elle le voit lever ses lames vers le ciel, et comprend ce qu'il s’apprête à faire. Elle n'attend pas une seconde pour se jeter dans la direction indiquée. Sans réfléchir, elle fonce comme une furie, le vent crée par sa course soulevant ses mèches noires comme des volutes de fumée ténébreuse autour de son visage blanc. Le lame du Vorpal Blade brille un instant au soleil, avant de filer vers son but. Gauche, droite, et ainsi de suite. Elle répète le mouvement plusieurs fois.

Tea party!

Le cri s'échappe de sa gorge, cependant qu'elle s'abandonne à une étrange folie meurtrière. Alana va toujours vers la solution la plus radicale. C'est le seul moyen de résoudre le problème à jamais. Et jusqu'à preuve du contraire, les fantômes n'existent pas. Elle n'y croit pas. Dans son monde, ils sont absents.

Lorsque la tâche est achevée, elle pose un genoux à terre, tête baissée. Puis elle relève la tête pour offrir son visage, maculé de sang comme par des larmes pourpres, au soleil. De son côté, son capitaine effectue également un travail remarquable. Elle se relève et fait courir son doigt le long de la lame, pour en retirer la matière poisseuse qui la recouvre. Elle décrit une fine ligne avec son index, juste assez près du fil tranchant pour ne pas se couper. C'est une technique qu'on acquiert avec l'expérience. Enfant déjà, elle ne pouvait s'empêcher de lécher la lame de son couteau, après avoir terminé son repas. Un geste qui faisait hurler ses nourrices. C'est principalement pour cela qu'il lui plaît.

La bataille s'achève, mais la guerre n'est pas gagnée. Un nouveau flot de soldat se dirige dangereusement vers les deux pirates. Alana sait ce que cela signifie. Une ombre de crainte passe dans son regard. Ils ne sont pas de taille. Déjà, elle commence à s'épuiser. A deux, ils ne pourront pas tenir bien longtemps. Visiblement, l'île compte un effectif de marines plus élevé que prévu. La seule solution qui s'offre à eux est la fuite, même si elle déteste cela. Alors elle court pour rejoindre son capitaine.

-Orbital ! Nous devons prendre la fuite. Nous ne sommes pas de taille ! Tu a un bateau, non ? Alors il serait temps de s'en servir. Où se trouve il ?