Alerte ! Grosse sirène moche en vue ! [Last Justice]

Tout s'était déroulé assez rapidement pour la jeune épéiste. Elle s'était retrouvée face à face avec cette sirène alors qu'elle venait de s'attirer des ennuies en restant plus que de raison en présence d'hommes pas forcements fréquentables. Elle aurait très bien pu tenter de se débrouiller seule, mais ses lunettes étaient tombées au sol lors de la première boutade. Complètement perdue, elle n'avait pas pu trouver le temps de se calmer et de se remettre au combat, même privée de la vue. Heureusement, cette femme à queue de poisson l'avait sauvée des deux hommes en lui rendant ses lunettes. Côtes à côtes, elles s'étaient battues vaillamment et avaient triomphé de ces brutes. La rousse avait alors voulu les amener à la base de la marine la plus proche, mais la sirène lui avait assuré qu'il n'y avait pas de tel endroit sur cette île, mais qu'elle pouvait venir sur son navire et ainsi les accompagner à une prochaine île où ils pourraient les échanger contre une récompense.

Voici pourquoi Naime se retrouvait à passer la serpillère sur le pont d'un navire aux voiles roses, au drapeau rose et à l'équipage presque entièrement rose. Tout ce rose lui montait à la tête et il était fort à parier qu'elle allait finir par développer une sorte d'allergie envers cette couleur, si ce n'était pas déjà fait. Cependant, il lui semblait que l'équipage était assez sérieux, et peut-être que son objectif pourrait-être atteint si elle restait avec eux ? Avoir assez d'argent pour pouvoir fournir des lunettes à toute son île... Un sourire monta aux lèvres de la rousses. Appuyée contre le manche de son ballais, elle se mit à rêvasser, à penser à ce que serait son retours... jusqu'à ce qu'elle chute, bousculée par une énième sirène à bord du navire. Elles se précipitaient toutes au bord du bateau, le regard fixé non loin. Naime, intriguée, les rejoignit. C'est alors qu'elle aperçu un navire en très mauvais état, mais aux voiles noires. Elle sourit d'un air carnassier. Et bien, la journée était bonne.

Elles s'approchèrent de la ruine jusqu'à apercevoir trois personnes à l'intérieur. Trois hommes, apparemment. L'une des sirènes les appela, de sa voix mélodieuse, et les dits-marins ne tardèrent pas à monter à bord. Être si peu méfiants... étaient-ils simplement stupides ou complètes inconscients ? Enfin, le bretteur avait beau dire cela, elle n'avait pas la moindre idée de la manière dont elle aurait réagit si elle avait été à leur place. De toute façon, elle n'allait pas se plaindre de faire une capture aussi facilement, il n'y avait qu'à espérer qu'ils aient un minimum de valeur. Dans un geste qu'elle faisait toujours lorsqu'elle entrait en plein réflexion, elle remonta ses lunettes de son indexe.

« Nous avons trois nouveaux passagers à bords ! » cria-t-elle finalement à l'adresse de ses camarades.

La nouvelle circula rapidement sur le navire, et plusieurs sirènes s'empressèrent de venir voir de quoi ils avaient l'air, ce que Naime ne comprit pas vraiment, mais elle mit ça sur le compte du fait qu'elles soient des sirènes et que pour elles, les humains soient des choses rares. Elle-même se rapprocha d'eux, mais plus dans le but de voir de quoi ils avaient l'air. Ils semblaient tous trois plus jeunes qu'elle et ne semblait même pas être forts, mais elle savait qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Une main sur son sabre, elle attendit, fébrile, se demandant si oui ou non un combat allait s'engager. La rousse ne savait pas vraiment ce qu'elle souhaitait, mais parvenir à régler cette histoire à grand renfort de sourires et de mensonges serait préférable à un combat. Et puis un pirate ramené en mauvais état vaut généralement moins que s'il était indemne.
Finalement, Alizey, la seconde, arriva, sans doute pour guider les trois marins à Baba, le capitaine.

Suite à son intervention, Mangax s'attendait à voir leur capitaine répliquer avec son fameux discours sur la justice qui leur permettrait de quitter tranquillement ce navire de n'importe qu'elle façon qu'il soit mais apparemment, il n'était pas d'humeur à ça. En fait, il fit carrément comme s'il n'avait pas entendu ses deux compagnons. Il se leva et regarda simplement dans une autre direction. Le magicien se demandait ce qui pouvait bien lui arriver car il venait d'aboutir à une conclusion expliquant le comportement de son capitaine.

*J'y crois pas, il...boude.*

Décidément, plus il en apprenait sur son récent capitaine, plus il était dépité. Un comportement si enfantin alors que physiquement ils avaient l'air d'avoir le même âge. Enfin, Mangax détacha son esprit de la réalité du moment pour essayer de trouver une solution à leur problème de locomotion car si lui ne trouvait rien, ce n'était pas les deux idiots d'à côté qui allaient avoir un éclair de génie. Ils pouvaient bien prendre des planches de bois du bateau pour se confectionner un radeau bien que cela soit assez risqué...

« Youhouuuu ! Vous n'avez plus de navires... Allez, on peut vous déposer n'importe où ! Embarquez braves marins ! » 

Une voix le tira alors de ses réflexions de survit. Il se tourna alors vers la direction de celle-ci et fut..perplexe devant le grand bateau. Celui-ci était...rose. Un mot serait venu à l'esprit du jeune homme pour le décrire : dégueulasse. Les voiles étaient toutes rose, c'était hideux à son goût. Sur la grand voile, on pouvait « admirer » une sirène. Enfin, on pouvait en admirer des bien réelles sur le bateau. En effet, le magicien pouvait voir un groupe en haut d'une échelle de corde qu'elles venaient de faire tomber. Bon, certes, il n'y avait pas de pirates armés jusqu'aux dents qui les attendaient, il n'y avait pas non plus de canons chargés pointés dans leur direction, ces sirènes étaient tout simplement sublimes. Seulement, Mangax, d'un naturel méfiant, ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait anguille sous roche. Cependant, et sans surprise, Mega accepta l'invitation. Il ordonna donc de façon très sèche à ses deux compagnons de le suivre, montrant qu'il boudait toujours. Soupirant, le magicien le suivit, Rei à sa suite. Il grimpa à l'échelle et posa les pieds sur le navire. Décidément, le rose était encore plus moche de près. Bien sur, il n'avait rien contre le rose, lui même s'habillant avec des couleurs proches comme le fuchsia mais là, c'était trop. Beaucoup trop. Limite vomitif. Évidemment, fidèle à lui même, le magicien ne laissa rien paraître d'autre qu'une petite expression de curiosité bien fausse. Une foule de sirène entourait Mega, lui faisant des louanges aussi stupides que le justicier et vide de sens. Cette fois-ci le magicien en était sur, il y avait bien un piège là-dessous. Les sirènes se présentèrent et son capitaine fit de même avec son équipage. Les demoiselles semblaient bien contentes d'êtres tombées sur des « héros » et le jeune homme aux cheveux bleus en profita pour conter leurs...incroyables...aventures. Rei vînt alors se placer derrière Mangax et lui murmura :

«Oh ! Il y a plein de poisson »

Mangax écarquilla les yeux sous ces mots. Non pas qu'il venait de se rendre compte que les sirènes étaient des poissons. Seulement, si ces paroles venaient à entrer dans les oreilles de l'une d'entre elles, ils allaient surement passer un mauvais quart d'heure. Il s'approcha donc de son nakama et lui chuchota quelque chose à son tour.

« Surtout tu te tais et tu ne leur dis pas ça. Sous AUCUN prétexte as-tu bien compris ? Fais simplement comme si elles étaient comme nous. »

En espérant que cela suffirait pour l'empêcher de faire des bêtises bien sur. Le médecin s'éloigna alors et le magicien regarda autour de lui, cherchant à anticiper le moindre sale coup. Soudain, un groupe d'admiratrices fondit sur lui, l'encerclant de louanges et autres stupidités. Bien sur, elles étaient toute aussi jolies les une que les autres seulement, Mangax n'était pas du tout sous le charme. Cependant, il allait jouer le jeu, faisant croire qu'il marchait dans leur...jeu. De plus, le jeune homme n'était jamais contre le fait de charmer des demoiselles, surtout quand il ne ressentait rien pour elles. Il avait l'habitude de ça avec ses spectatrice. Le magicien à toujours été charmeur. Faisant soudainement apparaître cinq roses blanches dans ses mains identiques à celle se trouvant sur son chapeau, il en donna une à chaque jeune femme. Un silence se fit alors et une dizaine d'autre créatures aquatiques étaient arrivées. Au milieu s'y trouvait une sirène d'une beauté époustouflante comme le magicien en avait rarement vu. Il était dur de ne pas se faire prendre au piège par sa beauté et le jeune homme luttait pour garder les pieds sur terre. Elle se mit alors à parler, révélant une voix tout aussi magnifique que la jeune femme elle-même.

« Je me nomme Alizey... J'imagine que vous avez faim, je vous invite donc à assister à un gros banquet ! »

Mega accepta immédiatement l'invitation. Déjà charmé par les sirènes, il l'avait surement été encore plus par la nouvelle arrivante. Cela ne disait vraiment rien qui vaille au magicien qui promenait ses yeux discrètement sur le navire mais qui suivit quand même le mouvement. Ils arrivèrent finalement devant une porte, toujours sur le pont. La dénommée Alizey frappa trois coup et une vieille voix aigrie se fit entendre :

« Entrez ! »

Dire que la rousse ne comprenait rien serait un euphémisme. Elle était complètement perdue. Pourquoi diable ces sirènes charmaient les pirates et lui offraient le couvert ? D'accord, Naime avait elle aussi pensé à une méthode douce, mais de là à aller séduire les trois hommes... C'était complètement idiot. Faisaient-elles ça pour tous les pirates qu'elles croisaient ? C'était assez... dégradant. Quelques sourires et paroles amicales auraient suffi. Le fait qu'elle-même porte une tenue assez légère n'altérait pas pour autant son point de vue. Ces filles étaient vulgaires, et c'était franchement écœurant de les voir faire. N'ayant pas le moins du monde envie de les imitait, la chasseuse resta à l'écart et pianota sur le manche de son katana d'un air agacé. Franchement, les sirènes étaient-elles toutes comme ça ?

Rapidement, les trois marins furent conduits devant la.. hum... si charmante Baba, ou plutôt face à sa porte. Les choses voulaient que même la seconde n'entrait pas sans frapper chez le capitaine. C'était aussi étonnant qu'incompréhensible, car Naime avait toujours pensé qu'un second était ami avec son capitaine, mais sans doute se trompait-elle, après tout elle n'avait aucune expérience dans le domaine.. marinier ? Enfin peu lui importait. Soudainement, l'horrible voix du capitaine se fit entendre. La rousse grimaça à cet horrible son qu'elle associa rapidement à la bobine de la sirène qui pourtant ne ressemblait ni à un poisson, ni à une humaine. La porte s'ouvrit en un grincement qui annonça que ce qui se trouvait derrière n'avait rien de réjouissant.

L'horrible femme, vautrée sur un fauteuil qui devait valoir le même prix que toute la nourriture qu'elle engloutissait par jour - ce qui n'était pas peu dire - piochait justement dans un plat de chose tellement grasse et baignant dans l'huile que Naime ne trouva même pas le courage d'essayer de l'identifier. Cependant, elle remarqua quelque chose. Les trois pirates avaient, de manière plus ou moins visible, exprimé leur dégoût face à Baba, que ce soit par un tressaillement de narine ou une grimace pure et simple. Or, si une telle chose était surprise par le capitaine, la rousse ne donnait pas cher de leur peau, seulement voilà, leur peau il la lui fallait entière pour en tirer un bon prix. Bien, elle n'avait pas le choix, elle allait devoir jouer en leur faveur. Elle se fraya un passage à travers les sirènes et parvint à être plus ou moins à côté des trois hommes.

« Vous êtes toujours aussi ravissante Mademoiselle Baba, sinon plus encore ! » s'exclama-t-elle d'un ton si hypocrite qu'elle cru en vomir.

« Evidemment ! Qu'est-che que tu crois ? Comme chi che pouvait vous rechembler à vous. »

Telle fut la réponse si féminine de la vielle sirène qui engloutissait une nouvelle poignée de cette chose encore et toujours non identifiée. Naime garda son sourire plaqué aux lèvres, néanmoins ceux qui étaient assez proches pouvaient très bien l'entendre chuchoter « Tch. Heureusement pour nous, vieille sorcière. » Suivant son exemple, les sirène commencèrent à lui faire des compliments qui ne firent que gonfler l'égo de la sirène. Si ça continuait elle ne passerait plus les po- … Ah non, elle ne passait déjà plus les portes, mais pour une autre raison. Bref. La rousse profita du brouhahas régnant pour se tourner vers les pirates.

« Je vous conseille fortement de suivre notre exemple ou ça pourrait mal tourner pour vous. »

Elle remonta ses lunettes sur son nez en un geste nerveux. Le ton qu'elle avait employé était assez neutre. Ca ne sonnait ni comme une menace, ni comme l'aide d'un ami. C'était simplement un conseil. Oui, Naime savait qu'elle aurait du agir plus chaleureusement avec eux – comme le faisaient toutes les sirènes ici présentes – mais c'était plus fort qu'elle. Ca la dépassait vraiment qu'elles puissent agir ainsi. Peut-être... Peut-être leur faisaient-elles réellement confiance ? Pensaient-elles que, même s'il s'agissait de pirates, ils étaient dignes de confiance ? Ridicule ! Comme si une telle chose était possible. Les pirates ne se contentaient que de pillait, détruire et profitait des pauvres gens d'un village. Furieuse contre elle même pour repenser à de telle chose, contre les sirènes qui étaient si naïves, et contre ces pirates... car ils étaient des pirates, elle reporta sa main à son sabre, par pur automatisme.

Rien qu'à la voix qu'il entendit résonner à travers la porte, Mangax redouta d'avance ce qui s'y trouvait derrière. Une vieille voix rocailleuse et aigris, semblant en train de mâcher il ne savait quoi. Rien qu'à l'ouïe, le magicien redoutait déjà la personne devant laquelle il allait se présenter. Mais lorsqu'on ouvrit la porte et qu'il passa à la vue, cela lui causa une véritable douleur physique. Cette femme était le pire monstre qu'il n'avait jamais vu. Elle était énorme et, comme le reste des sirènes, porter un haut de maillot de bain laissant voir à tout loisir la graisse jaune et les rides qui creusaient son énorme ventre. Elle était si hideuse que l'on pourrait se demander si ce n'était pas le dessin d'une personne sans talent qui venait de prendre vie. Eh bien, au yeux de Mangax, l'horreur avait à présent un nom : elle s'appelait Baba. À sa vue, le magicien n'avait eut qu'une seule réaction : un infime tressaillement de narine dû à l'horreur que lui provoquait la vue de ce monstre. Cependant, quand il vit la tête que fit Mega et les larmes sous les yeux de Rei, il se demanda si le monstre allait remarquer quelque chose. Elle n'en fit pourtant rien, semblant plus attirée par la quantité de bouffe phénoménale qu'elle ingurgitait à chaque bouchée. Cette nourriture suspecte était recouverte d'huile et de gras, s'étalant par la même occasion sur l'énorme bouche de la grosse sirène à chaque qu'elle en enfournait entre ses dents jaunes. Mangax essayait de la regarder le moins possible, histoire d'éviter que ce yeux n'en arrivent à pisser le sang. Ce serait gênant et pour le magicien, et pour les sirènes. Vous l'aurez donc compris, c'est devant cette monstrueuse vision d'horreur apocalyptique que se trouvaient les trois chasseurs de prime.
C'est alors que pendant qu'une voix proche d'eux se fit entendre, lançant des louanges au monstre. Mangax regarda la personne qui avait dit ça, s'attendant à trouver une sirène pour lui dire qu'il y avait une limite à la connerie et qu'il fallait peut-être ouvrir les yeux quand il s'aperçut qu'il s'agissait d'une humaine, tout comme eux. Elle était aussi rousse que Rei, arborait une paire de lunettes rouges et était vêtue de ce qui semblait être un paréo et des châles. Une jeune femme ravissant donc, qui n'avait pourtant donc rien à envier à l'autre espèce de baleine. Le comble, c'est quand le magicien l'entendit lui répondre sur un ton dédaigneux qu'elle était évidemment bien plus belle qu'elle et toute les sirènes. Décidément, ce monstre avait un égo démesuré et une vue incroyablement mauvaise. Les autres sirènes pourtant, reprirent la série de louanges lancés par l'humaine rousse. Cependant, après que la grosse sirène lui eut répondue, Mangax entendit cette dernière marmonner un commentaire désobligeant à son insu, lui laissant deviner qu'elle n'aimait pas beaucoup la sirène. Le magicien nota cette information dans un coin de sa tête. Après tout, cette femme pourrait peut-être s'avérer être une alliée plus tard. Cette même femme rousse s'approcha alors d'eux pour leur conseiller de faire pareil. Au ton de sa voix, il ne s'agissait ni pas du menace mais pas non plus d'un conseil amical. Juste un conseil tout court. À la suite de cela, Mega intervînt. Il regarda tour à tour la jeune inconnue et Rei plusieurs fois avant d'aboutir à une conclusion :

« Vous êtes de la même famille ? » 

Rei pouffa de rire tandis que le magicien s'assurait qu'ils n'avaient pas été entendu. L'énorme monstre les invita ensuite à manger et le capitaine ne se fit pas prier. Une énorme table était disposée, recouverte d'une belle nappe ainsi que de couverts et d'assiettes. Les deux compagnons de Mangax se jetèrent sur la nourriture, engloutissant tout ce qui leur tombait sous la main. Le jeune homme quand à lui ne faisait que semblant. Le piège était trop évident : aucune sirène ne mangeait et la grosse Baba disposait de sa réserve personnelle. Conclusion, ils avaient mis quelque chose dans la nourriture. La seule chose que pouvait espérer Mangax, c'est que cela ne soit pas du poison, sinon il allait bientôt se retrouver seul dans ce navire, Mega et Rei aux oubliettes. Pendant que tout le monde mangeait, ou plutôt pendant que les sirènes et Mangax faisaient semblant et Mega et Rei avalaient tout, le magicien réfléchissait à un plan pour se sortir de là. Cependant, dans l'immédiat il ne pouvait rien faire. Il eut alors une idée. Il fit exprès tomber sa serviette par terre pour aller la ramasser. Au sol, il marqua dessus avec la tige d'une de ses roses qui lui faisait office de stylo : « Nous pouvons vous aider à sortir de là, nous ne vous voulons aucun mal mais il faut d'abord que vous nous aidiez à nous libérer ». Le jeune homme ne savait pas si ils allaient être emprisonner ou pas mais c'était un raisonnement logique. Étant donné qu'il avait établi que ces sirènes leur voulait du mal, soit elle les tuait, soit elle les emprisonnait. Il n'avait donc rien à perdre. Une fois son message écrit, il chercha du regard la jeune femme rousse et s'aperçut qu'elle se trouvait en réalité juste à côté de lui.

« Excusez-moi, vous avez fait tomber votre serviette. »

En espérant qu'elle lirait son mot et qu'elle l'aiderait il lui donna sa serviette. Il vit peu après ses deux compagnons commencer à présenter tout les symptômes d'un empoisonnement au somnifère. Soulagé qu'il ne s'agisse pas d'un empoisonnement plus grave, il les imita puis fini par faire semblant de dormir. Il entendit alors la douce et magnifique voix de la prénommée Alizey.

« C'est bon Baba-sama, les somnifères ont fait effet, ils se sont endormis. »

« Très bien ! Emmenez-les aux prisons dans la cale comme d'habitude. Nous pourrons les vendre à un très bon prix, ils feront de parfaits esclaves. »

Mangax se sentit alors trainé puis porté. Il entendit le cliquetis familier d'un verrou. Il devina ensuite qu'on l'attachait à des menottes. La porte grinça pour la deuxième fois, signe que la personne qui l'avait déposée en sortait puis le silence se fit. Il ouvrit alors les yeux et constata comme il l'avait entendu qu'il se trouvait dans une cellule, à côté de Mega qui se trouvait lui même entre Rei et le magicien. Les trois chasseurs de prime étaient attachés au murs. Quelques minutes plus tard, il entendit le médecin se réveiller. Celui-ci cherchait son maillet en...pleurant et paniquant. Le jeune homme au chapeau lui intima alors de se taire. La seule chose qu'il lui restait à faire était d'espérer que la jeune femme leur viennent en aide. Au moins, il savaient maintenant pourquoi ces sirènes leur en voulait.

..De la même famille ? Il se fichait d'elle là ? Naime le regarda, abasourdie, ne sachant pas si c'était une blague où s'il le pensait réellement. Et l'autre qui riait bêtement à côté d'elle... Elle lui jeta le regard le plus noir qu'elle avait en réserve. Franchement, ces pirates se croyaient vraiment tout permis. La rousse remonta une nouvelle fois ses lunettes, plus par agacement cette fois-ci qu'autre chose. A peine venait-elle de les rencontrer qu'ils l'énervaient déjà, pourtant elle était d'un naturel plutôt calme.. surement. Enfin, ils furent invités à se mettre à table. L'épéiste les suivit et parvînt miraculeusement à se mettre à côté d'eux. Elle voulait les surveiller. Ils n'avaient pas l'air vraiment malins et au fond d'elle même elle était convaincue qu'ils allait faire une bourde, comme par exemple dire à Baba qu'elle avait la beauté d'un cachalot échoué en pleine nuit, quoique l'obscurité ne la rendrait que plus belle par un manque de vision.

Naime touillait le contenu dans son assiette sans grand intérêt. Elle savait qu'elle ne devait pas en manger, on lui avait parlé un peu plus tôt du contenu de la nourriture et franchement, très peu pour elle. Les pauvres légumes présents de son assiette se retrouvèrent impitoyablement écrasés, comme si ce simple geste pouvait calmer les pulsions démoniaques de la rousse envers les pirates qu'elle surveillait d'ailleurs du coin de l'œil. Mh. Ils s'empiffraient tous. Stupides. Finalement, son intuition s'était révélée fausse puisqu'ils n'avaient pas l'air de vouloir dire quoique ce soit. Naime pensa cela jusqu'à ce que l'un d'eux lui adresse la parole. Sa serviette ? Hein ? Elle prit ce qu'on lui tendit avec un sourire forcé et un « Merci » qui sembla lui être arraché de la bouche. Il était vraiment idiot ? Sa serviette, elle l'avait encore. C'est alors qu'elle remarqua l'inscription.

La sauver ? De quoi ? Et pourquoi voudrait-elle les libérer alors qu'elle voulait justement leur capture ? Sans doute avait-il cru que, parce qu'elle avait deux jambes, elle n'était pas avec les sirènes. Certes leur manière de faire était assez étrange, voir répugnante, et Baba était la pire des horreurs que ce monde ait porté à ce jour, mais en agissant ainsi elle pourrait obtenir ce qu'elle voulait, c'était tout ce qui comptait. Jusqu'à ce que ses priorités changent, et ce fut lorsqu'elle entendit la phrase de Baba. Des esclaves ? De quoi parlait-elle ? Même les pirates ne mériteraient pas une telle chose !

« Comment ça des escl- »

Elle ne put terminer sa phrase que deux mains la firent taire. Face à elle se trouvait la sirène qui l'avait recrutée à bord. Le regard mauvais, elle avait un sourire au coin des lèvres.

« Tu ferais mieux de ne rien dire si tu ne veux pas finir comme eux.

- Mais je croyais que vous des chasseuses de primes...

- Rappelle moi quand est-ce que je t'ai dis une telle chose ? »

Elle s'en alla ainsi, laissant la jeune rousse les bras ballant, décidément perdue. Elle ne comprenait vraiment rien, mais sa question principale était celle-ci : Où Diable était-elle tombée ?! Il fallait qu'elle s'en aille, et rapidement, seulement elle ne savait vraiment pas comment faire. Même si elle parvenait à s'enfuir, les sirènes auraient vite fait de la rattraper à la nage, et il était impossible de partir sans se faire remarquer, elles grouillaient de partout. Rah ! Pourquoi tout était si compliqué ? La vie était si cruelle...

Soudainement, elle se rappela du mot de Rose Blanche - le pirate au chapeau. Mais oui ! Elle pouvait aller les voir, eux. Avec un peu de chance, elle pourrait même s'arranger pour en capturer un... mais ça, c'était une théorie plutôt bancale et elle doutait de pouvoir faire une telle chose. De toute façon, elle devait commencer par aller les voir, et elle ne pourrait certainement pas rentrer en souriant aux sirènes, elles étaient plus intelligen-... Une idée lui vînt subitement.

Naime se retrouva face aux sirènes, une assiette dans chaque mains. Elles étaient en tout et pour tout deux à surveiller l'entrée. L'humaine leur offrit le sourire le plus adorable qu'elle avait en réserve et leur tendit gentiment les assiettes.

« On m'a dit de vous apporter ça, puisque vous n'avez sans doute pas pu manger... »

Heureuses comme tout, elle attrapèrent les deux plats et se mirent à manger goulument jusqu'à tomber au sol, endormies. Bien, rectification, les sirènes aussi étaient stupides. Se faire prendre à leur propre jeu, franchement... Naime réfléchit à propos d'elle même. Aurait-elle réagit de la même manière ? Son égo lui clamait que non, elle était bien supérieure à ces ruses de gamin, tandis que sa conscience lui chuchotait qu'elle était du genre plutôt naïve étant donné qu'elle avait réussit à se faire embarqué sur ce bateau. Envoyant paître cette partie désagréable d'elle même qui semblait prendre un malin plaisir à lui faire remarquer qu'elle avait l'intelligence d'une limace attardée, la rousse préféra penser qu'elle n'aurait rien manger. Et puis, elle avait réussi à faire ce qu'elle voulait là non ? Elle ne devait pas être trop stupide. Du regard, elle chercha les clefs et finit par les trouver, attachées à un clou sur une poutre du navire - après tout les sirènes n'avaient pas de poche.

Enfin, elle put entrer dans la cellule où se trouvaient les trois pirates, apparemment réveillés. Bon, elle ne pouvait de toute façon plus faire demi-tours maintenant, si elle ne partait pas les deux sirènes endormies la dénonceraient. Elle prit une grande inspiration et se dirigea vers les trois jeunes hommes et commença à défaire leurs menottes.

« Tch. Dire que je me retrouve à m'appuyer sur des pirates aussi pitoyables que vous, j'y crois pas... »

Elle se tourna ensuite brusquement vers Rose Blanche, sortant son arme par la même occasion, la pointant vers le blond, et enchaîna sans laisser le temps aux autres de faire le moindre commentaire.

« Toi ! Je te préviens que je ne viens pas ici par bonté d'âme ou quoi que ce soit d'autre en rapport avec ton mot de tout à l'heure. »

Sa fierté était en jeu là, et la scène aurait presque pu paraître sérieuse si elle n'avait pas fermé les yeux. En sortant son katana, elle était mentalement passée en mode 'combat' comme lorsque l'on appuie sur un bouton, et avait donc automatiquement clôt ses paupières. Elle se reprit donc et rangea la lame dans son fourreau, remontant ses lunettes sur son nez une énième fois. Qu'est-ce qu'elle ne devait pas faire pour pouvoir partir...

« Maintenant que je vous ai 'libéré' comme tu as dis, j'espère que vous avez une idée pour sortir, parce qu'on a pas l'éternité. Elles finiront par se réveiller. »

Quoiqu'il était possible de leur mettre une pomme dans la bouche, comme l'on fait avec les cochons... Non, il fallait garder ça pour Baba, ce serait un tableau qui lui irait tellement mieux. Oh, et du persil dans les oreilles aussi, il ne fallait pas l'oublier.

Les minutes passaient et personne ne venait. Le magicien commençait à croire que la jeune femme ne répondrait pas à sa demande. Cependant, leur sauveuse arriva enfin, l'air très énervée. Énervée contre eux apparemment. Mangax se demandait bien ce qu'ils avaient put lui faire. Question informulée à laquelle la rousse répondit tout en enlevant leurs menottes. D'après elle, ils étaient des pirates. Et elle n'avait pas l'air de les apprécier du tout. Mangax se massa les poignets une fois ses entraves enlevées. Sa fierté venait d'en prendre un coup. Oui, il trouvait cela assez honteux qu'on vienne le libérer. Il avait un sentiment d'impuissance bien que tout cela fasse parti d'un plan assez bancal. C'est alors que sans prévenir, la jeune femme se retourna vers le magicien, arme brandie et menaçante.

« Toi ! Je te préviens que je ne viens pas ici par bonté d'âme ou quoi que ce soit d'autre en rapport avec ton mot de tout à l'heure. »

Le jeune homme baissa les yeux une seconde sur le sabre qu'il trouvait un peu trop proche de lui avant de les rediriger vers la femme, son éternel petit sourire sur le visage. Il enleva son chapeau de sa tête et fit la petite révérence qu'il avait l'habitude de faire lorsqu'il se présentait à quelqu'un.

« Veuillez m'excuser mademoiselle mais je pense qu'il y a confusion. Nous ne sommes pas des pirates mais un modeste petit équipage de chasseurs de prime. Nous n'avons absolument rien contre vous, tout au contraire. Nous vous devons nôtre liberté. »

Le jeune homme remit ensuite son chapeau sur sa tête tandis que la rousse lui demandait s'il avait un plan pour sortir d'ici. Il faut dire qu'avec le temps qu'il avait passé dans la cellule, il avait put réfléchir à une solution pour s'échapper de ce navire. Bien sur, il avait réfléchit. Par contre il n'avait pas vraiment trouvé. En même temps si on vous dit : « 4 petits chasseurs de primes son prisonniers dans un navire de sirènes malfamées, comment doivent-ils sortir ? » Avouez que vous séchez. Cependant, si on était vraiment objectif, il n'y avait pas trente milles solutions. Le seul moyen était de soit prendre le contrôle du navire, soit attendre une hypothétique embarcation pour, avec beaucoup de chance, pouvoir s'engouffrer dedans. Il y en avait aussi une troisième : se soumettre et être réduit à l'état d'esclave. Très peu pour le magicien.
C'est alors que Mega prit la parole. Il paraissait impossible pour lui que les sirènes soient méchantes étant donné leur beauté. Il ajouta ensuite qu'au moins les créatures aquatique s'intéressaient à lui pas comme ses deux nakamas. Puis il apostropha leur sauveuse en lui disant qu'il la nommait nouvelle capitaine de Last Justice. À ce moment là, Mangax comprit deux trucs : que le justicier était complètement sous l'emprise des sirènes et que s'ils leur faisait la tête depuis tout à l'heure, c'était parce qu'il pensait que ses deux compagnons l'avaient ignoré quand il leur avait informé du nom du tout nouvel équipage qu'ils formaient. À savoir Last Justice apparemment. Sur ces paroles, il partit.
Rei revînt alors vers eux, ne semblant pas se soucier de la réaction et du départ de leur capitaine. En effet, il essayait à présent de mettre son marteau dans son dos mais cela semblait beaucoup trop compliqué pour lui et se débrouilla pour finir par terre. Le magicien allait prendre la parole quand le médecin, qui s'était relevé, fit une remarque tout à fait idiote. Mangax se contenta de pousser un soupir puis s'adressa à la jeune femme rousse.

« Bon, il fait maintenant qu'on retrouve Mega et qu'on le raisonne en plus d'essayer de ne pas tous se faire vendre aux enchères »

Sur ces paroles il partit devant, veillant à rester assez discret pour ne pas se faire repérer par les sirènes qui vaquaient à leurs occupations. Autant dire qu'ils n'étaient pas sortis de l'auberge.

En fait, cette révérence donnait l'impression à Naime que l'autre se moquait ouvertement d'elle. C'était plutôt... horripilant, pourtant et dans un premier temps elle n'avait aucune idée de pourquoi il agissait ainsi. Ce ne fut que lorsqu'il eut fini de parlé qu'elle put comprendre. Ah. Ils n'étaient pas des pirates ? Oubliant momentanément qu'elle avait essayé de passer pour une femme forte peu avant, elle eut la bonne idée de rougir et de baisser la tête, ses longs cheveux roux dissimulant ses rougeurs à la perfection – ou presque.

Cependant, une chose lui fit brusquement lever la tête : celui qui était apparemment le capitaine ne voulait pas croire que les sirènes pouvaient être maléfiques. Naime le regarda avec de gros yeux et le vit s'éloigner à toute vitesse, sur le pont. La bouche légèrement entrouverte, les yeux écarquillés, elle ôta les lunettes de son nez et les regarda d'un air sceptique – bien qu'elle ne voyait à présent plus grand chose – mais non, c'était bien arrivé. Le pira- .. Hum. Le chasseur de prime était bien complètement attardé, de quoi vous donnez envie de vous arrachez les cheveux en fait. Ce fut l'autre roux qui la sortit Naime de ses ruminations contre la capitaine complètement stupide de cet équipage. Et étant donné la question que l'on venait de lui poser, l'équipage en question ne valait pas mieux. Ô joie.

Heureusement, l'homme au chapeau lui épargna l'immense honneur qu'était de répondre à cette question, et elle lui en fut reconnaissante, si elle ouvrait la bouche elle risquait fortement de regretter ses paroles dans un futur proche. Oui, elle paniquait un peu. Beaucoup, en fait. Elle n'était pas ce genre de personne à se fiche du danger, elle n'avait jamais aimé ça, mettre sa vie en jeu et elle avait pensé qu'en présence de pirate, elle aurait pu s'en sortir indemne, elle n'avait qu'à les utiliser comme boucliers en fait, mais ce n'était plus possible à présente qu'elle savait qu'ils étaient des chasseurs, comme elle. En plus, ils risquaient tous de lui apporter plus d'ennuis que d'avantages, entre le borgne qui chouchoutait son marteau comme s'il était vivant, et le truc qui se dit capitaine qui ne se rend même pas compte combien les sirènes sont dangereuses... Oui. Ils allaient mourir. Un rire uniquement dû à la panique lui échappa.

« Oh ne vous inquiétez pas, je ne pense pas qu'on se fera vendre. En fait, on sera soit tués, soit mis au service de la vieille Baba. Je me demande quelle solution est la meilleure... »

Inspiration, expiration. Calme, tu pourras t'en sortir, tu auras simplement quelques égratignures, peut-être un bras en moi et- STOP ! On se calme, vraiment. Naime remonta ses lunettes sur son nez, faisant cliqueter ses nombreux bracelets dans le même temps. Elle devait réfléchir calmement. Une idée lui vînt aussitôt. La cape qu'elle n'utilisait que lorsqu'il faisait froid fut rapidement enlevée de son épaule. Elle le jeta sur l'un des d'eux hommes – il se trouva qu'il s'agissait de roux – et mit ses poings sur ses hanches alors qu'elle s'apprêtait à leur donner une explication.

« Tout le monde ne se connait pas sur ce navire, mais une chose est certaine : il n'y a que des femmes. Les hommes sont aux côtés de Baba. Donc, on ne se méfiera jamais d'une jeune fille, comme moi, à moins que les deux qui gardaient votre porte ne se réveille, mais ça n'arrivera pas de sitôt je pense. Vous par contre... et bien... Il va falloir vous travestir. »

Il y avait, dans le regard de la chasseuse, une étrange lueur. Oui, elle aimait énormément cette solution, même si ce n'était que pour pouvoir voir ces idiots en robes. Au moins, après ça, elle serait peut-être plus enclin à leur pardonner. La rousse se tourna vers le blond et réfléchit.

« Par contre toi, je vois pas comment te cacher. Mh... On peut toujours piquer les vêtements d'une sirène mais... Ce sera dur d'en trouver une en robe... »

C'était ça l'inconvénient, la plupart avaient des coquillages. Ah, quel dommage. Quoique la vue des deux chasseurs en coquillages étaient assez... drôle. Naime toussota pour dissimuler un éclat de rire qui tentait de lui échapper. Mais bon, les habiller comme ça ne les ferait jamais passer pour des femmes. Dommage.

Le jeune magicien cacha son sourire quand il vit la gêne que la jeune femme rousse avait eu lorsqu'elle c'était rendue compte qu'elle s'était trompée sur l'équipage de chasseurs de prime. Ce n'était pas vraiment le moment de vexer la jolie jeune femme. En effet, il avait bien mieux à faire comme retrouver un capitaine sous l'emprise d'un charme par exemple. Et trouver un moyen de sortir d'ici accessoirement. Suite à sa réplique, Mangax allait partir quand le rire de leur sauveuse lui parvint. Il se retourna donc et vit clairement qu'elle était paniquée. Soucieux de ne pas compliquer les choses, l'homme au chapeau choisit de ne pas répondre à son objection concernant le fait qu'ils ne se feraient pas vendre mais plutôt tués ou mis au service de Baba. La rousse essayait clairement de se calmer et le magicien ne put que constater que l'ironie n'était pas la meilleure solution pour ça. C'est alors que celle-ci détacha la cape qu'elle portait de son épaule et la lança sur Rei. La jeune femme s'expliqua alors :

« Tout le monde ne se connait pas sur ce navire, mais une chose est certaine : il n'y a que des femmes. Les hommes sont aux côtés de Baba. Donc, on ne se méfiera jamais d'une jeune fille, comme moi, à moins que les deux qui gardaient votre porte ne se réveille, mais ça n'arrivera pas de sitôt je pense. Vous par contre... et bien... Il va falloir vous travestir. »

Ils n'eurent pas à attendre longtemps pour voir la réaction fort contestataire du médecin qui était étonnement calme depuis un petit moment. Il s'exprima un peu à la manière d'un primate. En effet, le borgne tapa sur son torse avec et des larmes apparurent bientôt aux coins de ses yeux. Cependant, la jeune femme cherchait maintenant une façon d'habiller Mangax. Ce dernier n'y tenait pas du tout, préférant largement son costume de magicien de tout les jours. C'est à ce moment là précisément que Rei choisit de sortir la seule remarque intelligente de sa vie au grand désespoir de son compagnon. :

"Bah...on a qu'à utilisé tes fringues sinon..."

Le jeune homme au chapeau lui lança alors un regard noir. Cet idiot ne voulait pas se travestir mais il se débrouillait pour aider la jeune femme à les forcer. De plus, Mangax avait vu dans le regard et au rire maladroitement réprimé de cette dernière que cela lui plairait énormément. Seulement, un magicien avait sa fierté et il n'était pas question qu'il l'abandonne aujourd'hui. Il se servait donc de ses neurones à haute vitesse pour trouver un plan de secours moins ridicule.

"Ou alors :Je propose le plan :OFDT (On Fonce Dans le Tas), des poissons ça sait pas trop se battre, non ? Alors il n'y aura pas de soucis puisque Isac est avec nous."

« Mais bien sur ! Voilà ce qu'on va faire. Rei, toi tu vas partir avant nous et faire un maximum de bruit histoire d'ameuter toute les sirènes vers toi. Tu pourras ainsi leur poser les questions que tu veux comme celle que je t'avais dit de ne pas répéter un peu plus tôt. Tu pourras accessoirement te défouler sur elles aussi. Pendant ce temps là, la jolie demoiselle et moi allons nous débrouiller pour retrouver et résonner Mega. Ensuite...ben..on avisera. »

Sans demander l'avis de ses deux compagnons d'infortune, il poussa Rei dehors puis fit signe d'attendre à la rousse. En gros son plan n'était pas si compliqué que ça. Le moins avantagé dans cette situation était surement son nakama mais celui ci ne s'en rendait surement pas compte. Après tout, il aimait faire du bruit et le magicien lui avait bien fait comprendre qu'il en aurait l'occasion à travers son petit discours. Il n'eurent pas à patienter longtemps car ils entendirent bientôt du tapage. Espérant qu'il s'agisse bien du rouquin, Mangax fit une nouvelle révérence en ouvrant la porte de la cellule à la jeune femme avec qui il était seul en lui faisant comprendre qu'il fallait y aller :

« Après vous, mademoiselle... »

La jolie rousse passa devant Mangax qui lui ouvrait galamment la voie et lui glissa un petit commentaire se voulant désagréable mais qui le fit plus sourire qu'autre chose. Il fallait l'avouer, cette jeune femme avait du caractère, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Il est vrai que toutes les jeunes femmes qu'il se plaisait à charmer lors de ses spectacles étaient pour la plupart des niaises impressionnées pas un rien. Y a pas à dire, ça lui changeait.

Toujours est-il que l'inconnue prit tout son temps pour se préparer. De toute façon, ils n'étaient pas pressés, au contraire, il fallait attendre que Rei rameute toutes les sirènes sur lui pour qu'ils puissent enfin sortir. Mangax ne dit donc rien et attendit patiemment que sa coéquipière soit prête, bien qu'elle n'eut pas l'air d'être enjouée de partir.

Après un temps qui commençait cette fois à paraître long au magicien, ils se mirent enfin en route. Leur destination était la cabine de Baba où ils avaient « mangés » un peu plus tôt. En effet, si d'après les dires de la rousse tous les hommes se trouvaient auprès de Baba, alors Mega devait y être également. Et ce fut sans encombres qu'ils y parvinrent, Rei remplissant apparemment très bien son boulot pour une fois.

C'est alors qu'il vit son capitaine. Celui-ci tenait une sorte de brosse à dent géante, avait un boulet au pied et à la tête qu'il tirait, il se trouvait en très mauvaise posture...au point de pleurer apparemment. Décidément, son capitaine l'étonnerait toujours. À son age...pleurer comme ça. En même temps, Baba se tenait tout près de lui et le fait de la voir si proche pouvait peut-être exploser les yeux à ce point. Cependant, la jolie rousse ne sembla pas voir la même chose que le magicien à travers ses lunettes. En effet, elle trouvait Mega...

« Il est trop mignon ! »

En plus d'être totalement inutile, ce commentaire, prononcé d'une voix très aiguë, les fit se dévoiler à toutes les sirènes présentent dans le coin. Mangax poussa un soupir élégant, partagé entre le désespoir et la frustration à l'idée de n'avoir pas pu fréquenter des gens normaux depuis trop longtemps. Il sentit alors quelque chose contre son dos et s'aperçut que la jeune femme s'était « cachée » derrière lui pour éviter un coup de poignard. Le magicien n'eut pas le temps de faire un geste que la rouquine le poussa sur l'ennemi avec un encouragement en prime :

« Mise en application du plan OFDT »

Notre héros n'eut que le temps d'éviter la dague de la sirène. En effet, il n'avait pas attaqué, se répugnant un peu à blesser une femme bien qu'il ait déjà moitié assommée la capitaine de l'équipage ennemi de chasseurs de primes qu'ils avaient rencontrés plus tôt mais ceci avait été un cas extrême puisqu'elle était à deux doigts d'égorger le justicier aux cheveux bleus. Cependant, s'il devrait vraiment y aller, Mangax n'hésiterait pas à s'occuper de ces jeunes femme de façon encore moins conventionnelle. Il n'en était quand même pas encore là et avez trouvé un moyen pour s'occuper des sirènes tandis qu'il vit du coin de l’œil la rousse courir vers Mega. C'est alors qu'il s'aperçut que Rei se trouvait non loin d'eux. Apparemment, le cris qu'avait poussé leur sauveuse s'était bien entenduet avait ramené toutes les sirènes du navire. Cela signifiait donc que son plan venait de tomber à l'eau et qu'il se trouvait à présent en pleine mêlée. En principe, le magicien aimait jouer plus subtil avec une prise de risque bien moindre mais bon, on ne peut pas tout contrôler, et c'est ce qui rendait la vie excitante.

Bon, trêve de bavardage, Rei s'occupait d'un groupe de sirènes un peu plus loin et l'homme au chapeau aussi avait le droit à son banc de poisson personnel. Apparemment, ces jeunes demoiselles ne voulaient plus le charmer mais le...tuer ? Surement au vu des regards qu'elles lui lançaient. Tout de suite, elles avaient l'air beaucoup moins belles. Comme quoi, il faut savoir se méfier de la beauté extérieur. Pour en revenir à lui, Mangax ne s'était toujours pas départit de son calme ni de son fin sourire. Il s'exprima après avoir encore une fois soupiré :

« Veuillez me pardonner par avance mesdemoiselles... »

Cards Stiff

Le magicien lança alors cinq cartes qui effleurèrent chacune plusieurs sirènes avant de se ficher dans le sol un peu plus loin. Une seconde passa et on put alors entendre un bruit de déchirure. En effet, les bretelles qui servaient à maintenir le haut de leurs maillots de bain venaient de céder et le magicien ferma immédiatement les yeux. Eh oui, il n'allait quand même pas abuser. S'en suivit alors des cris de sirènes affolées qui avaient lâchés leurs arme pour se couvrir la poitrine par souci de pudeur. Elles, ne cherchèrent pas à comprendre plus longtemps et se mirent à fuir on ne sait où. Quand il rouvrit les yeux, le magicien ne s'aperçut que d'une chose : elles avaient quittées son champ de vision.

Il revînt alors vers ses alliés et s'aperçut qu'ils étaient accompagnés d'une nouvelle personne. Enfin pas nouvelle puisque le jeune homme l'avait déjà aperçue un peu plus tôt.. Son capitaine fit néanmoins les présentations et Rei eut encore une fois une réflexion digne de lui puis se fit attaquer par la « charmante Alizey » et tomba à la renverse. Il se releva avec beaaaaaauuuuuucoup de difficulté pour ensuite échanger des mots d'amour à son maillet. Le médecin se reprit alors et donna un grand coup de marteau au sol après l'avoir brandit en l'air, ce qui eut pour effet de catapulter deux sirènes ainsi que lui même. Il essaya apparemment de se rattraper pour avoir sans doute l'air moins ridicule mais ne parvient qu'à s'enfoncer encore plus. « Le poisson-viking » brandit son arme gigantesque, à savoir une lance de trois mètres, et faillit la ficher dans le ventre de Rei si Mangax n'était pas intervenu en déployant son bâton pour dévier l'arme de son adversaire.
Proche de la sirène, il put s'apercevoir qu'elle était équipée d'un lourde armure ainsi que d'un arc et d'un carquois rempli de flèches en plus d'une lance gigantesque. Il vit également à côté de la charmante créature aquatique se trouvait une paire de pistolets, les mêmes que le magicien avait vu sur Mega un peu plus tôt. Jouant de son arme pour faire légèrement reculer son adversaire, il donna un coup de pieds dans les deux pistolets en direction du justicier. Avec ça, même s'il avait un boulet au pied, il pourrait quand même être utile.

Cependant, tout ne se passait pas aussi bien car Alizey s'avérait être une excellente combattante et notre héros avait du mal à tenir la cadence dans leur duel d'armes longues...

Oh, la jeune femme rousse serait intéressée pour rejoindre leur tout nouvel équipage ? Voilà qui était amusant. Mangax sourit discrètement. Avec elle, cela promettait d'être intéressant. De plus, elle serait même prête à le supporter à ce qu'elle disait. L'homme au chapeau avait dû lui faire quelque chose pour l'énerver autant apparemment. Cependant, il ignorait de quoi il s'agissait et le moment n'était pas trop à se poser la question. En effet, le combat commençait et le jeune homme était aux prises avec son adversaire.

Le magicien ne se trouvait pas dans une position avantageuse. En effet, Alizey avait l'air d'être une experte dans le maniement de son arme longue et surpassait clairement notre héros. Leurs armes s'entrechoquaient et comme si cela ne suffisait pas, le jeune homme au chapeau devait veillait à ce que la jeune sirène ne découpe pas sa propre arme grâce à la sienne. C'est alors qu'un sabre s'abattit également sur la lance de son adversaire. Du coin de l’œil, il s'aperçut qu'il s'agissait de l'arme de leur sauveuse, la même qui, il y a quelques instants avait menacé Mangax après qu'il ait fait hurler un groupe de sirènes, il n'avait cependant pas répondu, préférant rester pacifique avec son alliée temporaire, au moins pour éviter de perdre la vie. Prudence est mère de sureté après tout.

Ben que son alliée rousse l'eut rejoint, il ne put que constater qu'ils ne faisaient pas le poids et n'arrivaient qu'à contenir difficilement ses assauts sauvages et répétés. Depuis qu'ils avaient commencés à combattre, la sirène qui était autrefois si jolie paraissait maintenant tellement laide. Comme quoi, si la beauté extérieure refléterait celle intérieure, le monde ne paraitrait pas toujours aussi beau.
La sirène-viking passait à nouveau à l'attaque et Mangax eut alors une idée. Feintant en faisant semblant de contrer son attaque, il réduisit son bâton à la simple taille d'une baguette, se baissa pour passer en dessous de l'arme imposante de la créature aquatique et, maintenant qu'il se trouvait juste sous elle...

Telescopic Stick

Il déploya son bâton qui rentra en plein dans la mâchoire de ce qui était auparavant une créature de rêve. Cela eut pour effet de l'étourdir et l'homme au chapeau en profita pour assener un coup de pied latéral qui l'envoya plus voler un peu plus loin malgré la protection de son armure. Eh oui, quand on est surpassé, il faut savoir être créatif, c'était tout là l'art du magicien.

Cependant, la sirène se releva bien vite, son armure ayant encaissé presque tous les dégâts du coup de pied. Elle n'avait pas vraiment l'air contente de s'être fait mettre à terre de cette façon là et se ruait à présent sur les deux alliés, tandis que Mangax réfléchissait à un moyen de contrer cette attaque qui allait leur tomber dessus d'un instant à l'autre.
C'est alors qu'il se passa un truc bizarre. Rei, qui s'était apparemment remit sur pied, venait de s'interposer criant un grand « STOP ! » qui eut pour effet surprenant de freiner leur adversaire dans son élan. Il prit alors un air attristé qui donnait plus envie de le baffer qu'autre chose et se mit à dire quelque chose d'étrange.

« En tant que médecin, je...je ne peux supporter ce massacre plus longtemps! Il faut cesser tout ça, n'êtes vous pas d'accord ? »

Il y eut un court silence, signifiant clairement que sa tentative de paix pourrie avait largement échouée. Chose que confirma Alizey qui était à présent encore plus en furie qu'il y a quelques instants si cela était possible. En effet, elle brandit sa lance pour la ficher dans le médecin qui avait cependant, et comme à son habitude, trébuché et l'arme avait finie sa course dans son maillet. Et si Mangax avait apprit une chose sur Rei depuis qu'ils se connaissaient, c'est à dire quelques heures, c'était qu'il ne fallait pas toucher à son arme. En effet, de rage, il la projeta tout autours de lui ce qui eut pour effet d'envoyer voler la sirène-viking ainsi que ses consœurs. Et si ses subalternes ne se relevèrent pas, ce ne fut pas le cas d'Alizey qui leur fonça à nouveau dessus. Apparemment, son armure devait être très résistante extrême vue ce qu'elle venait d'encaisser.

La sirène était beaucoup plus rapide que tout à l'heure. Ses yeux s'étaient réduits à deux fente, de la même façon que ceux des monstres marins lorsque leur colère atteignait son paroxysme, ce qui devait être le cas de la jeune femme. Cela avait eu apparemment pour effet de décupler ses capacités. C'est alors qu'il le vit clairement. Elle prenait Naime pour cible et ils n'auraient pas le temps de parer son attaque, sa rapidité ayant augmentée du fait de sa colère. Mangax fit alors surement la seule chose qu'il pouvait faire. Il se plaça au dernier moment entre les deux femmes et sentit clairement la lance de la sirène-viking lui transpercer le ventre. L'effet fut immédiat, il se mit à cracher une gerbe de sang mais fit abstraction de la douleur et saisit le manche de la lance pour immobiliser son adversaire. Se tournant alors vers la jeune femme rousse il s'écria, avec forcément beaucoup moins de charisme que d'habitude :

« Finie là ! »

Suite à l'exclamation de Rei comme quoi il fallait arrêter de se battre, Naime était tenté de crier son accord, le bras brandit en l'air, mais, n'ayant pas encore perdu son instinct de survie, elle se retînt. Et elle avait bien fait si on se fiait au regard d'Alizey. Elle n'avait apparemment pas apprécié d'être ainsi interrompue et ses attaques étaient plus rapides, plus puissantes. La jeune femme s'essoufflait à parer tous les coups, toujours plus violents. Petit à petit, elle reculait sous les coup de lances. Épuisée, ses propres mouvements se faisaient plus lents, sa défense se brisait. Elle tomba à genoux au sol, les gouttes de sueur ruisselant sur son visage. Lorsque la lance se dirigea une nouvelle fois vers elle, elle n'eut pas le temps de se relever pour esquiver et elle crut bien que c'était fini. Mais il se mit devant elle. Les yeux écarquillés, elle vit Mangax se prendre le coups à sa place. Elle étouffa un cri en plaçant sa main devant sa bouche, plein de questions en tête. Pourquoi venait-il de faire ça ? Était-il si stupide ? Qu'est-ce que ça pourrait bien lui apporter à part une fin proche ? Non. Il ne fallait pas penser à ça, il n'allait pas mourir, il-

Naime fut coupée dans ses pensées lorsqu'il s'adressa à elle. Finis la. Sans réfléchir davantage, elle se releva – sans doute l'adrénaline aidant à cette soudaine vigueur. Il fallait faire vite, profiter de l'effet de surprise. Elle allait tenter quelque chose, une technique plus puissante que les autres mais qu'elle ne réussissait pas tout le temps. Il n'y avait qu'à espérer qu'elle y arrive cette fois-ci.

D'une impulsion soudaine, elle couru vers la sirène et voulant apparemment simplement l'embrocher, cependant au dernier moment elle sembla changer d'avis et planta son épée dans le sol lui permettant de sauter par dessus et prendre de l'élan lorsqu'elle reprit son épée pour trancher l'adversaire … au niveau des jambes. Et bien quoi ? Après tout elle a une armure, que voulez-vous que Naime fasse ? Elle ne peut pas la trancher ! Après un dernier regard à Mangax qui semblait plus en forme que jamais – il faut rester optimiste dans les moments difficiles – elle se tourna vers le capitaine – Mega si ses souvenirs étaient bons, et ils l'étaient, évidemment.

« Tire lui dessus tant qu'elle ne peut pas bouger ! Vite ! »

La situation lui semblait assez drôle d'une certaine façon. Chacun disait à l'autre de s'occuper de la sirène … Elle se permit un sourire. Avant de se reprendre. Ah non, la situation était tout sauf drôle. Après tout, l'homme au chapeau allait se vider de son sang. A cause d'elle. Rah non ! Ce n'était pas le moment de se sentir coupable ! Après tout, lui et lui seul avait décidé de se jeter sur la lame. C'était son problème. Voilà. C'est tout. Il n'y avait pas besoin de se prendre la tête. Naime retourna près de lui et se remit en position de combat. Après tout il ne pouvait pas bouger, et puisqu'il allait survivre – il avait intérêt à survivre – ce serait bête qu'il se fasse tuer par une autre sirène qui profiterait de son état momentanément faible.

« Ne t'imagine rien, j'ai simplement une dette envers toi maintenant et je déteste ça. Alors je te la rembourserais, c'est tout. »

Comme si elle allait faire ça de bonté de cœur ! Ah ah ! Non, ce n'était pas ça. Absolument pas. Pas du tout. Voyons, comme si une telle chose se pouvait. Hum. Malheureusement, les sirènes ne semblaient apparemment pas décidées à venir achever quelqu'un qu'elles devaient penser foutu. Ah les sales... truies ? C'est en regardant autours d'elle que Naime aperçu quelque chose. Baba, la vieille Baba était complètement sonnée. La jeune femme en resta bouche bée un instant et, tel un automate, son doigt se leva pour la désigner.

« Qu-qui a fait ça ? » demanda-t-elle en bégayant légèrement.

Elle savait que Baba était sensée être forte, et là elle était... Hum. Bien. Passons, il fallait simplement en profiter pour s'enfuir, mais pour le moment Alizey était toujours là et il fallait espérer que la vieille sirène ne se réveille pas.